Elections sénatoriales : des associations féministes dénoncent le "machisme" du Sénat

Dimanche, 40 femmes et 139 hommes ont été élus au Sénat à l'issue du renouvellement partiel de la Haute Assemblée. Le nouveau Sénat compte ainsi près de 25% de femmes. Une proportion insuffisante pour deux associations féministes, qui taxent le Sénat de "machisme" et relèvent le non-respect de la parité hommes-femmes.

Dans un communiqué, Osez le Féminisme! pointe "les stratégies développées par les partis pour contourner les règles visant à assurer la parité." Pour l'association, ce "machisme décomplexé" s'ajoute  "au bilan peu glorieux de la Chambre Haute en matière de droits des femmes."

Même constat pour les EfFRONT-é-e-s, association féministe et LGBT, qui attribue la sous-représentation des femmes au Sénat au mode de désignation des sénateurs, "anti-démocratique et incapable d'instaurer la parité." En effet, "si chaque liste doit être composée alternativement d’un-e candidat-e de chaque sexe, la grande majorité des listes ont un homme à leurs têtes." Pour l'association féministe, le Sénat incarne ainsi "le conservatisme le plus indécrottable" et le triangle des Bermudes des projets de lois progressistes.

"Dans l’entre soi masculin, les lois tendent à être conçues et votées majoritairement par et pour les hommes" regrette Osez le féminisme!, qui dénonce l'abandon par le Sénat de la proposition de loi pour l'abolition du "système prostitueur". En novembre 2013, le Sénat avait en effet rejeté la pénalisation des clients de prostituées dans la proposition de loi "de lutte contre le système prostitutionnel."

Le palais du Luxembourg s'est toutefois légèrement féminisé par rapport à sa précédente composition. La Haute Assemblée comptait 77 femmes contre 271 hommes. Les deux associations dénoncent également l'entrée historique du Front National au Sénat, avec l'élection de David Rachline, maire de Fréjus et Stéphane Ravier, maire du VIIe arrondissement de Marseille.