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Londres, début août. Crise, chômage, délinquance : d'autres cités vont-elles s'enflammer ?
Londres, début août. Crise, chômage, délinquance : d'autres cités vont-elles s'enflammer ?
©Reuters

Futur

Crise, chômage, délinquance : d'autres cités vont-elles s'enflammer ?

Alors que la sévérité de certaines condamnations suscite des critiques, certains considèrent les émeutes britanniques comme logiques et inévitables, car elles sont le reflet de la fracture des sociétés occidentales. Elles risquent donc de se reproduire ailleurs.

Un voleur qui a dérobé "un pack de bouteilles d'eau à 3,50£ écopant de six mois" ou encore "quatre ans ferme pour avoir incité aux violences via les réseaux sociaux. Sur les 2770 personnes soupçonnées d'être liées aux émeutes, arrêtées la semaine dernière, 1277 ont déjà comparu devant les tribunaux. 64% d'entre elles sont restées en détention. Un taux très élevé. En 2010, seuls 10% des prévenus jugés pour des délits sérieux sont restés derrière les barreaux." écrit le Figaro.

"Pour se donner les moyens de délivrer de telles peines, la plupart des magistrats ont renvoyé les émeutiers devant les Crown Courts, un tribunal qui peut délivrer des peines bien plus importantes que les «magistrates' courts» de première instance," explique le quotidien français.

Mais au delà de la sévérité de certaines peines qui reflète le choc de l'émotion de l'opinion et la pression du gouvernement Cameron qui a donné des consignes de fermeté aux juges via le service des cours et des tribunaux de sa majesté (HMCTS), le journaliste Gavin Knight, observateur avisé de la jeunesse britannique, auteur de Hood Rat (rat cagoulé, surnom donné aux jeunes qui portent toujours un vêtement à cagoule pour éviter d'être reconnu) un livre-enquête sur les bandes, s'étonne, lui, que ces troubles ne se soient pas produits plus tôt.

"Cela devait arriver un jour ou l'autredéclare sur le site The Daily Beast celui qui a passé plus de deux ans aux côtés des policiers à Londres, Manchester et Glasgow. Il y a par exemple, selon lui, 170 gangs à Glasgow, avec 3 500 membres âgés de 11 à 23 ans, et toutes les 6 heures, un jeune serait blessé au visage. Ceci alors que 70% des actes de violence ne soient pas signalés.

Si la classe moyenne britannique et la grande presse ont été surprises par ces cinq jours de désordre, selon Knight, les travailleurs sociaux et la police, ainsi que ceux qui vivent dans les quartiers déshérités s'y attendaient.

Dans les quartiers sud de Manchester, les policiers de la brigade anti-gangs portent des gilets pare-balles en Kevlar. Dans leurs commissariat, il y a sur un mur la photo des 200 membres les plus violents de deux gangs rivaux qui s'affrontent depuis toujours.

Même analyse dans le Guardian, avec Stafford Scott, un consultant qui évoque la frustration des jeunes noirs des quartiers défavorisés, qui ont participé à des pillages et à des destructions dans leurs propres quartiers, montrant qu'ils se sentent isolés et pas intégrés.

"Les émeutes ont débuté à Tottenham, le quartier de Londres où le taux de chômage est le plus important", note Richard Eskow, sur le site Huffington Post, qui estime que les clubs pour les jeunes ont été fermés dans ces quartiers à cause des mesures d'austérité.

Eskow ajoute, qu'en raison de la crise, beaucoup de commentateurs américains s'attendent à ce que ce genre d'émeutes se produise aux USA.

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