France : la moitié de la population vit avec moins de 1 630 euros par mois

Trois ans après le début de la crise en 2008, le niveau de vie médian des Français s'est stabilisé (après une baisse de 0,5 % en 2010) avec la poursuite de la reprise économique de 2010. C’est le résultat d’une étude de l’Insee sur les inégalités de niveau de vie et la pauvreté en 2011. L’indicateur, qui partage la population en deux parts égales, s'est établi à 1 630 euros par mois en métropole. Ainsi, la moitié des Français a un niveau de vie plus élevé et l'autre moitié un niveau moins élevé.

Toutefois, cette apparente stabilité dissimule des évolutions contrastées à l'intérieur de la population. En effet, les inégalités ont continué de se creuser sous l'effet de la progression des très hauts revenus. Si le niveau de vie des 5 % plus aisés a continué à progresser de 1,9 %, notamment grâce à leur patrimoine, celui des 40% les plus modestes a diminué dans une fourchette comprise entre - 0,8 % à - 0,2 %. Ainsi, en France, les 10% les plus riches avaient un niveau de vie 3,6 fois supérieur (37 450 euros) à celui des 10 % les plus modestes (10 530 euros) en 2011, contre 3,5 fois en 2010. Soit le plus haut niveau enregistré depuis 1996.

Le taux de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian, a augmenté en 2011 de 0,3 point pour atteindre 14,3 % de la population totale. Ainsi, en 2011, 8,7 millions de personnes vivaient avec moins de 977 euros par mois. En France, depuis le début de la crise en 2008, la hausse du taux de pauvreté a atteint 1,2 point, augmentant plus vite que dans les autres pays européens. Malgré tout, le niveau de vie médian a continué à augmenter de 1,4 % de 2008 à 2011 dans l’Hexagone. "Il suffit que le bas de l'échelle évolue moins vite que le revenu médian pour que le taux de pauvreté augmente, et c'est bien ce qui s'est passé depuis 2008", explique notamment Jérôme Accardo, chef du département conditions de vie des ménages.

Le taux de pauvreté est particulièrement élevé parmi les chômeurs (38,9 % d'entre eux sont pauvres, une hausse de trois points). Les actifs occupés, eux sont plus protégés (8 % d'entre eux sont pauvres), mais pas non plus épargnés. En effet, leur taux de pauvreté a également progressé entre 2010 et 2011 (+ 0,5 point). Car dans le même temps, les bas salaires n’ont pas augmenté, au contraire le smic horaire brut à même diminué de -0,3% en moyenne annuelle. Malgré tout, le niveau de pauvreté global en France est inférieure à la moyenne européenne puisque il se situe à 13,4% contre 17%.