Facebook : une page anti-radars visée par la justice pour la première fois en France

"Le groupe qui te dit où est la police en Aveyron". Tel est le nom de la page Facebook, qui compte déjà près de 9 000 personnes membres. Le concept du groupe est assez simple : aussitôt que l'un de ses membres aperçoit un radar ou un gendarme, il en informe les autres en postant l'information sur la page. Un système que veut combattre le procureur de l'Aveyron, Yves Delpérié, qui a lancé les poursuites. «J'ai décidé de réprimer les gens qui cherchent à échapper à la loi et c'est une première», affirme-t-il. Pour lui, la sécurité des automobilistes doit primer sur tout le reste. «Je suis réveillé toutes les nuits car des gens se tuent sur la route. C'est lamentable que certains préviennent de l'installation de radars», commente-il.

C'est, donc, pour la première fois en France, qu'une dizaine d'internautes seront convoqués devant le tribunal correctionnel de l'Aveyron en septembre prochain. David Alègre, un chauffeur poids lourds et habitué de la route, devra répondre présent au tribunal. "Je suis poursuivi car je suis assimilé à un détecteur de radar!", lance-t-il, ne comprenenant pas l'ampleur qu'a pris cette histoire. Il avait ainsi pris l'habitude d'alerter les autres membres du groupe Facebook, sans penser que les gendarmes pouvaient le convoquer pour cette raison.

Son avocat, Rémy Josseaume, n'est cependant pas inquiet des conséquences que pourraient avoir ces accusations. D'après lui, la communication d'information sur la toile ne rentre pas dans le cadre de l'interdiction qui visant les avertisseurs, qui ne peuvent plus signaler les radars depuis un décret du 4 janvier 2012. "Et si on poursuit ces Aveyronnais, alors poursuivons aussi les gendarmes!", s'énerve-t-il en prenant pour exemple une page Facebook de la gendarmerie des Yvelines qui informe des contrôles réguliers.