Jean-Marie Le Pen : le président d'honneur du FN s'en prend à Madonna, Bruel, Bedos et Noah

Après avoir parlé de "M. Durafour crématoire", après le fameux "point de détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale" (à propos des chambres à gaz), après avoir estimé que "l'occupation allemande (en France) n'a pas été particulièrement inhumaine", ou plus récemment son "Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois" en parlant de l'"explosion démographique" dans le monde, Jean-Marie Le Pen dérape à nouveau. Le président d'honneur du Front national semble repris par ses vieux démons. Il a en effet une nouvelle fois tenu des propos à connotations antisémites.

Plus précisément, à l'occasion de son "Journal de bord" hebdomadaire, le dirigeant frontiste s'en est pris vendredi aux artistes qui ont eu le malheur de critiquer le Front national après les récents succès électoraux du parti. Dans le viseur du député européen : Madonna, Patrick Bruel, Yannick Noah ou encore Guy Bedos, comme le rapporte Le Lab d'Europe 1. Dans une vidéo postée vendredi sur le site du Front national et retirée depuis, Jean-Marie Le Pen est interrogé par la frontiste Marie d'Herbais sur "tous ceux qui avaient juré en cas de victoire du Front national de prendre leurs cliques et leurs claques et de quitter la France". 

Le Pen attaque Bedos, Madonna, Noah et Bruel...par LeLab_E1

"Ah oui, c'est monsieur Noah ça. Monsieur Noah s'était engagé à ne plus chanter en France si le Front national arrivait en tête de l'élection... Cochon qui s'en dédit", répond le président d'honneur du FN. Et alors que Marie d'Herbais cite également Patrick Bruel, Jean-Marie Le Pen lance : "On fera une fournée la prochaine fois". Auparavant, il avait fustigé "le vieux Bedoche" (Guy Bedos, ndlr) et "la vieille Maldonna" (Madonna, ndlr). "Pour avoir de belles roses, vous savez qu'il est nécessaire mettre du purin au pied. (...) On va les pacser et ce seront un couple de pauvres cons", a lancé Jean-Marie Le Pen.

Pour rappel, Yannick Noah a sorti début mars un single intitulé "Ma colère" dans lequel il dénonçait la montée du FN, avant de se dire "insulté" par les résultats du parti frontiste aux européennes, tandis que Patrick Bruel a fait savoir dans une interview à Technikart qu'il ne se produirait plus dans les municipalités FN.

Mais cette nouvelle sortie de Jean-Marie Le Pen embarrasse le FN. Ainsi, le vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, a dénoncé dans Le Parisien "une mauvaise phrase de plus", "stupide politiquement et consternant". De son côté, l'ex-candidat du parti à la mairie de Paris, Wallerand de Saint-Just a estimé qu'il s'agissait d'une "polémique artificielle", assurant que Jean-Marie Le Pen a employé le mot de fournée "de façon anodine". Une façon de minorer l'événement que ne partage pas la fille de l’intéressé. En effet Marine Le Pen a déclaré ce dimanche à nos confrères du Figaro que le fait pour Jean-Marie Le Pen de "ne pas avoir anticipé l'interprétation qui serait faite de cette formulation est une faute politique dont le Front national subit les conséquences."

Ce nouveau dérapage a immédiatement été condamné par SOS Racisme. L'association a dénoncé dimanche les propos de Jean-Marie Le Pen relevant "du plus crasse logiciel antisémite et non du simple dérapage".Dans un communiqué, SOS Racisme annonce le dépôt d'une "plainte dans les jours qui viennent contre cette immonde et énième sortie" de Jean-Marie Le Pen "qui renoue là avec ses sorties sur le ministre Durafour et sur la Shoah".