Problématique
BNP Paribas visée par la justice américaine : l'affaire pourrait prendre une tournure politique
La menace d'une amende de 10 milliards de dollars a plombé le cours de la banque à la Bourse de Paris, et commence à agiter la classe politique française.
Accusée par Washington d'avoir contourné ses sanctions contre l'Iran, le Soudan et Cuba, BNP Paribas encourt une amende de plus de 7 milliards d'euros. La faute de la banque : avoir effectué ces transactions en dollars.
L'ampleur des sanctions qui menace la banque a fait réagir certains partis politiques ce vendredi, notamment le Front national, qui juge cette affaire "éminemment politique". Un avis que partage l'ancien ministre du commerce extérieur et député UMP Pierre Lellouche, pour qui "il ne serait pas admissible que le gouvernement français reste sans réaction (...) au moment même où l'Union Européenne est engagée dans la négociation d'un accord de commerce de libre échange avec les Etats-Unis".
Même sentiment chez le spécialiste du secteur bancaire du cabinet de conseil Weave, Eric Delannoy :"la démesure du montant demandé laisse penser que la mesure est davantage politique qu'économique. Cela dépasse BNP Paribas, on a ici une entreprise qui est otage de la politique diplomatique américaine", ajoute-il.
Le gouvernement français s'est pour l'instant montré discret sur cette affaire. Même s'il estime que le dossier relève de la justice américaine, le ministre des Finances et les autorités de supervision du secteur bancaire "se tiennent régulièrement informés de l'évolution de la situation", a indiqué Matignon à l'AFP.
Vendredi 30 mai, l'action BNP Paribas perdait 5 % à l'ouverture, la plus forte baisse de la Bourse à Paris. Intérrogée à ce sujet, la banque s'est refusée à tout commentaire.
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