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Jérôme Kerviel : "Suis-je donc un danger ?"
©Gonzalo Fuentes / Reuters

Mise au point

De son côté, la Société Générale a publié un communiqué dans lequel elle rappelle que l'ex-trader a été jugé successivement par trois juridictions de la République qui l'ont toutes reconnu responsable pénalement.

Jérôme Kerviel est un symbole. Le symbole des dérives qui ont mis à terre le système bancaire mondial. Mais, l’ancien trader de la Société Générale va tout de même purger une peine de trois ans de prison ferme. Désormais repenti, il devrait arriver en France samedi après avoir marché pendant trois mois sur les routes de France et d’Italie. Alors qu’il est convoqué par le commissariat de Menton ce dimanche au plus tard, Jérôme Kerviel a annoncé samedi qu'il ne rentrerait pas en France, attendant des réponses du président français, François Hollande, sur une demande d'immunité en faveur de personnes parties prenantes au dossier de la banque. "J'attends côté italien la réponse de François Hollande", a-t-il dit, tout près de la frontière, à quelques dizaines de mètres du territoire français.

Plus tôt dans la journée, il avait publié une tribune intitulée “ma renaissance italienne” dans Nice Matin dans laquelle il regrette un “empressement” de la justice. “La justice avait la possibilité d’agir différemment puisque le Parquet disposait de cinq ans pour faire exécuter ma peine”, écrit-il. “Je m’interroge sur cet empressement à me mettre à l’écart, bien inhabituel dans ce genre d’affaire. Suis-je donc un danger ?” “J’attends une réponse du président de la République à la lettre ouverte que mon avocat lui a adressée”, poursuit-il. “Comprend-il, lui qui peut tout, que je ne suis rien dans cette affaire, sinon la victime de son ennemi ?”

Une tribune qui a rapidement trouvé un écho du côté de la Société Générale. En effet, la banque a publié dans la foulée un communiqué dans lequel elle rappelle que l'ex-trader a été jugé successivement par trois juridictions de la République qui l'ont toutes reconnu responsable pénalement. "Après une instruction minutieuse et approfondie, cette affaire a été jugée successivement par trois juridictions de la République qui ont, à trois reprises et chacune collégialement, confirmé sans équivoque la responsabilité pénale exclusive de Jérôme Kerviel, dont les agissements délictuels – multiples faux, nombreuses introductions frauduleuses en informatique, et abus de confiance - ont gravement mis en péril la banque et donc l’emploi de tous ses collaborateurs", peut-on lire dans ce texte de la banque rouge et noire.

Et de poursuivre : "les trois plaintes récemment déposées par Jérôme Kerviel contre la banque sont abusives, n’apportent rien de nouveau et relèvent de la dénonciation calomnieuse." La banque tient donc à "cette mise au point" et dénonce "la violence du tapage médiatique orchestré ces derniers jours par Jérôme Kerviel et son entourage" qui mêle selon elle, "mensonges, amalgames et approximations".

Pour rappel, en octobre 2010, Jérôme Kerviel, jugé seul responsable de la perte subie par sa banque, a été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme, peine dont il a déjà purgé 41 jours, en détention provisoire début 2008. Mais alors qu’il avait été condamné à rembourser une somme de 4,9 milliards d’euros, la Cour de cassation a créé un coup de théâtre en mars dernier en cassant cette obligation - tout en confirmant la condamnation à de la prison. Une “victoire” pour l’ex-trader ruiné qui accuse sa banque d’avoir “menti”. Un nouveau procès doit prochainement se tenir devant la cour d’appel de Versailles.

lu sur Nice Matin

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