Chypre, vers un scénario à la grecque ?

« En ne faisant rien, nous risquons de mettre en danger notre capacité à nous refinancer et les conséquences seront instantanées et désastreuses. »

C'est en ces termes que Bank of Cyprus, première banque commerciale de l'île, a appelé le lundi 1er août dans un communiqué le gouvernement de Nicosie à prendre des mesures pour relever la situation économique du pays, sous peine d'avoir à faire appel de façon « immédiat[e] » au soutien de l'Union Européenne (UE).

Ce qui est pour l'instant difficile, puisque le gouvernement chypriote a présenté sa démission jeudi dernier à la demande du président Demetris Christofias, fragilisé par un mouvement de contestation populaire.

La situation économique n'est pas bien meilleure : fortement dépendante d'une économie grecque vacillante et durement frappée par la perte de la centrale thermique de Vasilikos – qui lui fournissait 60% de son électricité –, rasée par une explosion le 11 juillet dernier, le pays a vu la situation de ses finances publiques s'aggraver lourdement. Les agences de notation Moody's et Standard & Poor's n'ont guère tarder pour abaisser de deux crans la note de la dette du pays, alors que Fitch pourrait leur emboîter le pas dans les jours qui viennent.