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Face à Obama se profile la menace d'un candidat républicain crédible : Mitt Romney.
Face à Obama se profile la menace d'un candidat républicain crédible : Mitt Romney.
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Elections présidentielles américaines

Dette, chômage, crise immobilière, face à Romney candidat républicain crédible.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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L'élection de Barack Obama a été un moment historique : le premier président noir américain. Une des affiches les plus vues pendant la campagne montrait son visage accompagné du mot Hope (espoir). Mais depuis, la crise économique a frappé, des grandes banques se sont effondrées, l'industrie automobile américaine a failli disparaître, le prix des maisons (que beaucoup d'emprunteurs ont perdu) ne remonte pas, Guantanamo n'a pas été fermé, des Marines continuent à mourir en Afghanistan et surtout l'Amérique a atteint un niveau d'endettement record. Tandis que face à Obama se profile la menace d'un candidat républicain crédible : Mitt Romney qui s'est déclaré le 2 juin.

L'endettement des USA est tel que le plafond autorisé est atteint. Il faut que le Congrès donne très vite son accord pour relever ce plafond et ainsi permettre que les USA puissent à nouveau emprunter. Mais cet accord devra être négocié avec les élus Républicains car Obama n'a plus la majorité. C'est une épée de Damoclès qui pend sur le dollar. Les Européens vont encore en profiter, s'ils vont en vacances aux USA cet été : 1 euro c'est 1,40 dollar, soit une réduction de 40% pour celui qui est payé en euro et fait des achats aux Etats Unis. Les Américains font eux grise mine.

Les Républicains veulent faire payer cher leur accord pour remonter le plafond de la dette, et obtenir une réduction forte des dépenses : ils visent les dépenses de santé (le système Medicare, Medicaid) et même le Pentagone doit se serrer la ceinture. Il ne paraît pas envisageable d'augmenter les impôts : les Républicains n'aiment pas, et les Démocrates non plus s'ils veulent conserver le pouvoir. Comment l'Amérique va-t-elle se sortir de cette crise, personne ne le sait encore. Mais  dans le Wall Street Journal (propriété du conservateur Rupert Murdoch), la chroniqueuse Peggy Noonan, si elle reconnaît qu'Obama a hérité d'une situation dégradée, n'hésite pas à tordre la réalité, à répéter qu'il n'a fait que l'empirer. Elle n'est pas la seule.

Après avoir marqué un point avec la mort de Ben Laden, entre la baisse de l'immobilier, la hausse de l'essence et l'emploi qui peine à redémarrer, les sondages ne sont pas bons pour Obama. Même s'il dominait, jusqu'à présent, les candidats républicains potentiels, en vue de la prochaine élection présidentielle, dans un sondage ABC-Washington Post, Obama est dépassé par l'ancien gouverneur du Massachusetts, le républicain Mitt Romney qui a annoncé sa candidature la semaine dernière : 49% pour Romney, contre 46% pour Obama.

En annonçant sa candidature, Romney a, lui aussi, accusé Obama d'avoir aggravé la situation économique depuis son arrivée au pouvoir. Mais comme le remarque Andrew Sullivan sur The Daily Beast, c'est une vision qui ne correspond pas à la réalité, même si tout n'est pas rose. L'agence AP consacre une longue dépêche à comparer les propos de Romney avec les faits.

AP note, entre autres, que "le Produit Intérieur Brut (PIB) avait baissé de 6,8% avant l'arrivée d'Obama. Mais depuis la baisse a ralenti, et la croissance économique a, modestement, repris. La récession a officiellement pris fin six mois après son arrivée à la Maison Blanche. Le chômage, par contre, s'est aggravé sous Obama, passant de 7,8% en janvier 2009 à 9,1%  le mois dernier. Il avait même atteint 10,1% en octobre 2009. (...) Mais Obama n'a pas, contrairement à ce qu'avance Romney, aggravé la situation économique".

Mais quelle que soit la réalité des chiffres, en matière de jugement global, Obama atteint le niveau le plus bas depuis le début de sa présidence constate le Washington Post. Selon un sondage téléphonique réalisé entre le 2 et le 5 juin sur un échantillon de 1 002 adultes : 66% des personnes interrogées estiment que le pays ne va pas dans la bonne direction contre 32% qu'il est sur la bonne voie. 57% estiment que la reprise économique n'a pas encore commencé contre 42% qui estiment qu'elle a commencé, et 1% se déclarent sans opinion.

Le correspondant à Washington du quotidien britannique The Daily Telegraph rappelle "qu'aucun président américain n'a été rélu pour un deuxième mandat avec un taux de chômage supérieur à 7,4% depuis que Franklin Delano Roosevelt dirigeait le pays pendant la Grande Dépression. Mais certains commentateurs font remarquer qu'il peut toujours y avoir un exception à la règle."

Il est certain que l'annonce du départ d'Austan Goolsbee, le principal conseiller économique d'Obama, qui quitte la Maison Blanche pour retourner enseigner à l'université de Chicago, n'est pas un signe favorable. De l'équipe économique d'origine, aux côtés d'Obama, il ne reste plus que Timothy Geithner, l'actuel secrétaire d'état au trésor (ministre des Finances). 

Alors peut-on penser que Romney peut menacer l'avenir d'Obama ? Il tente de donner des leçons à Obama qu'il accuse d'augmenter les impôts alors qu'il les a baissé. tandis que Romney, lui, quand il était gouverneur du Massachusetts a créé 33 nouvelles taxes, et en a augmenté 57 autres.

Un candidat républicain dangereux pour Obama ?

Quoiqu'il en soit, Business Insider pense que Romney est dangereux pour Obama et avance six raisons.

Romney est connu, il a une expérience aussi bien dans le privé, que dans le public (comme gouverneur du Massachusetts).

Romney est capable de lever beaucoup d'argent, ce qui peut faire la différence lors des élections primaires au sein du parti républicain en 2012.

Romney base sa campagne sur la croissance et la création d'emplois qui sont au centre des préoccupations des Américains;

Romney a déja été candidat à la candidature. Son passé a déja été passé à la moulinette. il y a peu de chances qu'on lui découvre une casserole cachée, un scandale. C'est rassurant.

Il sufffit à Romney d'être meilleur que des gens comme Sarah Palin ou Newt Gringrich, et ses autres rivaux potentiels chez les Républicains qui manquent d'envergure.

Et enfin, Obama, le président sortant est vulnérable, entre le chômage, la hausse des prix du pétrole, et un état fédéral criblé de dettes.

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