Municipales à Marseille : Mennucci menace de quitter le PS si Guérini n'est pas exclu

La guerre des chefs à Marseille repart de plus belle. Le conflit de longue date entre Patrick Mennucci et Jean-Noël Guérini s'est intensifié ce vendredi. En effet, alors que le candidat socialiste à la mairie de Marseille dénonce depuis de longues semaines "les actes politiques insupportables" du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, il a posé cette fois-ci un ultimatum. "Dans la semaine qui va venir, pour le PS, ce sera ou Guérini ou moi. Il faudra qu'il choisisse. On ne peut pas continuer comme cela", a ainsi déclaré Patrick Mennucci devant la presse.

"J'attends qu'il soit expulsé du PS depuis deux ans et demi, j'espère que ce sera la semaine prochaine. Je ne resterai pas dans la même organisation politique qu'une personnalité qui s'est alliée avec Jean-Claude Gaudin et met en œuvre les forces obscures pour empêcher le renouveau de Marseille", a poursuivi le candidat socialiste qui a recueilli 20,77 % des voix au premier tour, à 17 points du maire sortant Jean-Claude Gaudin (UMP).

Il faudrait donc un miracle pour que Patrick Mennucci remporte la mairie ce dimanche. D'autant plus que l'ombre de Guérini plane sur ces élections. En effet, dans le 2e secteur de Marseille (2e et 3e arrondissement), la liste de la maire sortante Lisette Narducci, ex-PS passée au PRG et très proche de Jean-Noël Guérini, a accepté de fusionner avec celle de Jean-Claude Gaudin, conduite dans ce secteur par Solange Biaggi. Dès lors, Patrick Mennucci dénonce une "alliance scélérate".

"Certes, le PS ne peut pas procéder à l'exclusion uniquement sur la foi de mise en examen, mais les actes politiques de Jean-Noël Guérini sont insupportables. S'il est toujours membre du PS dans les semaines qui viennent, je suspendrai mon adhésion à ce parti dont je suis membre depuis 40 ans", a conclu le député des Bouches-du-Rhône.

Pour rappel, Jean-Noël Guérini a été mis en examen trois fois : deux pour association de malfaiteurs dans le cadre d'un vaste dossier de marchés publics présumés frauduleux du département et une pour détournement de fonds publics dans un dossier de licenciement abusif. Dans cette dernière, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Marseille et devrait être jugé au dernier trimestre 2014, a indiqué mercredi le parquet de Marseille. Le PS a enclenché une procédure d'exclusion fin janvier pour "manquements répétés" aux "principes et valeurs" du parti, mais elle n'a toujours pas abouti. Le premier secrétaire du PS Harlem Désir a répété en début de semaine que cette exclusion était "en cours".