Municipales 2014 à Paris : face-à-face tendu entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo<!-- --> | Atlantico.fr
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Anne Hidalgo face à Nathalie Kosciusko-Morizet
Anne Hidalgo face à Nathalie Kosciusko-Morizet
©Reuters

Face à face

Les deux candidates à la mairie de Paris se sont livrées un dernier duel sur iTélé et RTL avant le second tour dimanche.

Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), les candidates à la mairie de Paris, ont débattu ce mercredi pendant une heure sur i>Télé et RTL. A l’issue du premier tour, NKM est arrivée légèrement en tête en nombre de voix sur l’ensemble de la capitale. Mais dans les arrondissements clés pour la conquête de la capitale (notamment le XIIe et le XIVe), les candidates PS sont en meilleure position, faisant d’Anne Hidalgo la favorite du scrutin. Ainsi, pour l'emporter, la candidate socialiste a noué un accord avec EELV. Elle devrait également pouvoir compter sur le report des voix du PCF et Divers gauche, soit une réserve d'environ 15%. De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet peut s'appuyer sur une réserve de voix venant des divers droite et d'une partie du FN. L'issue du scrutin demeure donc encore indécise, c'est pourquoi ce débat était intéressant. Les deux candidates ont évoqué tour à tour les cinq grands thèmes suivants : vie économique et fiscalité, logement et urbanisme, environnement, sécurité et transport.

La première question posée par Laurence Ferrari et Marc-Olivier Fogiel était de savoir quelle serait la première mesure prise une fois élue. "Engager la mobilisation pour le logement", a répondu Anne Hidalgo en poursuivant : "Mobiliser les terrains disponibles, transformer des bureaux en logements, créer une agence publique-privée pour mobiliser l’offre de logements". De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet annonce que sa première mesure sera d’engager la "révolution des horaires". En clair: "s'adapter aux rythmes des habitants avec extension des horaires des crèches, du métro, des magasins…"

Ensuite, les candidates ont été amenées à se démarquer de leur adversaire du second tour. Ainsi, pour Anne Hidalgo ce qui la différencie le plus de NKM c'est son "rapport à Paris. Le mandat de maire, on ne l’abandonne pas en rase campagne", tacle-t-elle en rappelant que l'ancienne ministre était auparavant maire de Longjumeau. A la même question, la candidate UMP répond "mon rapport aux autres et à la vérité". Et de s'adresser à Anne Hidalgo : "Je n’ai pas eu de protecteurs, comme vous choisie par Hollande puis Delanoë. Ce qu’on conquiert a plus de valeur que ce que l’on reçoit".

Les discussions se sont ensuite portées sur les alliances. Et là encore, le débat était vif. La candidate socialiste a raillé NKM en évoquant son "absence de principes, notamment dans l’alliance avec la famille Tiberi". Elle lui a aussi reproché "une grande confusion : dans le XIIe, on ne sait toujours pas qui vous présentez, un colistier appelle à voter contre la liste sur laquelle il se trouve". Prenant la parole sur le même sujet, Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré voir dans les alliances de la candidate PS non un "mariage" mais un "enterrement pour l'écologie". "Vous ne vous mettez d'accord que pour des postes et pas pour des mesures", s'est-elle insurgée.

Vie économique et fiscalité 

Interrogées sur la compétitivité de Paris par rapport à Londres, les deux candidates se sont écharpées. Pour arriver au niveau de la capitale britannique, NKM propose un "pacte de responsabilité fiscale et 100 millions de réduction d’impôts dès la première année". Elle ajoute qu’elle "appuiera l’ouverture des commerces le dimanche". Anne Hidalgo l’accuse dès lors de «faire du Paris-bashing». La candidate socialiste propose "1 milliard d’euros d’investissements pour soutenir les transformations de la ville" tout en promettant de ne pas augmenter les impôts pendant sa mandature. 

Ce à quoi NKM a riposté en dénonçant la "fuite en avant de toutes les dépenses de fonctionnement" ces dernières années. "Mais le pire c’est le mensonge, après avoir augmenté les impôts pendant 13 ans (sous Bertrand Delanoë, ndlr), vous défilez sur les plateaux en promettant d’arrêter les augmentations. Mais vous demandez aux fonctionnaires de la ville de travailler sur un plan de hausse", ajoute celle qui est arrivée en tête au premier tour. 

Logement et urbanisme 

Anne Hidalgo s'engage à "construire du logement à un prix abordable" : 10 000 logements sociaux et intermédiaires par an. La candidate PS affirme qu'elle veut consacrer 2,5 milliards d'euros à la construction et la transformation de logements, et cite par exemple comme méthode la transformation de bureaux en logements et la mise en place d'une agence publique/privée pour relouer les logements vacants.
Pour NKM, le logement est "l'échec majeur" de Delanoë ". Et de poursuivre en assurant que "Paris est devenue une ville de privilégié". C'est pourquoi, elle promet "une politique différente" :"Moi je veux une politique permettant aux classes moyenne de rester à Paris. Je veux augmenter le rythme de logement et partir à la conquête de terrain délaissés".

L'environnement

Pour lutter contre la pollution, la candidate UMP souhaite mettre en place "une mesure issue du Grenelle de l’environnement, qui consiste à interdire l’accès à la ville aux véhicules les plus polluants, poids lourds et cars de tourisme". Elle promet donc une la fin de la "diésélisation des bus". Sur ce sujet, Anne Hidalgo riposte : "Vous ne manquez pas d’air. Vous avez été la ministre du diesel et de l’enfumage. Vous avez développé comme jamais le parc diesel." La socialiste veut de son côté faire "le pari de l’électrique, avec des véhicules en autopartage, Autolib et d’autres systèmes".

La sécurité 

Une fois encore le débat a été vif sur ce sujet. Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré quil "y avait un problème d'insécurité à Paris", c'est pourquoi, elle estime nécessaire la présence "d'une police de quartier" plus que des caméras de vidéosurveillance (même si elle compte bien doubler leur nombre). Pour Anne Hidalgo, la sécurité à Paris ne doit pas être gérée par "la police municipale". "Paris est la capitale de la France, c’est à la police nationale d’assurer la sécurité".

Les transports 

Pour la candidate UMP, ceux-ci "doivent être gratuits pour les jeunes 5 ans après le bac". Elle annonce aussi qu'elle rétablira la "gratuité des cartes Améthyste et Emeraude". Anne Hidalgo dénonce un "gigantesque embouteillage dans Paris qui pénalise tout le monde" et exclut de déréguler les taxis.

En conclusion du débat, Anne Hidalgo a assuré ne "pas imaginer" la défaite."Je suis en conquête, combative. La mobilisation de mes équipes fait que je ne l’imagine pas", a-t-elle fait valoir. "Je ne me pose pas la question, je suis à fond dans ce que je fais, c’est mon tempérament", a déclaré la candidate UMP. "Je veux gagner cette bataille de Paris, les Parisiens ont fait mentir tous les pronostics pour le premier tour, je les appelle à faire pareil dimanche". Rendez-vous est pris.

Rappel des résultats du premier tour des élections municipales

- Listes D. SIMONNET (FG) 4,9% | Divers Gauche 1% | Extrême Gauche 1.2% 
- Listes A. HIDALGO (PS-PCF-PRG) 34,4% 
- Listes C. NAJDOVSKI (EELV) 8,8% 
- Listes N. KOSCIUSKO-MORIZET (UMP-UDI-Modem) 35,6% 
- Listes C. BEIGBEDER (DvD) 6,4% 
- Listes W. DE SAINT JUST (FN) 6,2% 
- Autres listes 1,7%


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