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Tribune de Nicolas Sarkozy : la gauche indignée, la droite soutient l'ancien président
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Remous

La tribune de l'ancien président de la République parue dans Le Figaro fait beaucoup de bruit. A gauche, surtout, les réactions se succèdent pour fustiger l'initiative de l'ex-chef d'Etat.

L'attaque de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement a suscité l'indignation de Jean-Marc Ayrault, qui a dénoncé une "grave faute morale". Mais d'autres personnalités de gauche sont aussi montés au créneau pour fustiger la missive de Nicolas Sarkozy.

LES REACTIONS DE LA GAUCHE

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, sur Europe 1 

 "Il faut garder son sans froid et rappeler les principes qui régissent notre société c'est à dire l'indépendance de la justice. On attend d'un ancien chef de l’État des paroles d'unité.Or, là, ce sont des paroles de division, de confusion, des mots violents et outranciers, qui traduisent une absence de sérénité et de mesure. On ne peut pas mettre en cause les magistrats, ni les décisions du Conseil Constitutionnel".

"Il a le droit de se défendre en respectant les institutions. Je n'ai jamais versé dans l'anti-Sarkozysme mais les Français traversent des moments difficiles, il faut donc rappeler les principes républicains. Il faut chérir la République, la protéger. Et j'ai l'impression qu'en écrivant cela, il veut tout détruire. (...) On a l'impression que Nicolas Sarkozy, pris par une forme de rage, veut se protéger. De quoi ? Je ne sais pas. Il ne faut pas mettre en cause le travail de la police et de la justice. L'attaque de Nicolas Sarkozy contre la magistrature est anormale. On doit respecter cela".

Christiane Taubira, ministre de la Justice, dans un communiqué

"Dans un Etat de droit, la mise en oeuvre de la loi prévoyant les interceptions judiciaires par des juges indépendants ne peut pas être comparée aux pratiques à l'oeuvre dans des régimes autoritaires ou totalitaires. Je n'entends pas accepter cette injure à l'égard des citoyens français et des juges et donc des institutions de la République".

Michel Sapin, ministre du Travail, sur iTélé

Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, sur RMC/BFMTV

"Finalement monsieur Sarkozy, c'est Berlusconi. Le seul responsable européen qui a essayé de faire pression sur la justice de son pays, c'est Berlusconi. Quelles que soient les outrances, la justice passera. Qu'on soit puissant ou misérable. C'est un brûlot insupportable".

Jean-Christophe Cambadélis, député PS, sur son blog

"C'est une atteinte contre l’État de droit, les révélations d’une enquête dont vous suggérez que le pouvoir s’est rendu complice. Ce faisant n’apportant aucune preuve à vos allégations, vous appliquez les méthodes que vous prétendez contester".

Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, sur RTL

"C'est une lettre de guerre, de bataille politique. Je ne le crois pas crédible lorsqu'il compare la France avec la Stasi. Si quelqu'un est responsable, c'est lui. Il n'a rien à dire. Le fait qu'il soit écouté, ça le fait hurler alors que la NSA a écouté les Français durant des années". 

LES REACTIONS DE LA DROITE

Les ténors de la droite sont restés assez silencieux ce vendredi matin.

François Fillon, ancien Premier ministre, dans un communiqué

"François Fillon estime que la tribune de Nicolas Sarkozy est une défense compréhensible", et que l'ancien président "a raison de vouloir être respecté dans ses droits. (...) La semaine dernière, François Fillon s'était déclaré favorable à une commission d'enquête parlementaire sur la procédure même de ces écoutes, estimant que c'est la seule manière de sortir de la confrontation des positions".

Henri Guaino, député UMP, sur Europe 1

"Ce n'est pas une erreur, c'est l'expression d'un homme dont l'honneur est traîné dans la boue. L'institution judiciaire se comporte avec lui de manière injuste, excessive. Il est attaqué tous les jours, par tous les moyens. Il intervient car en tant qu'ancien président, il sait mieux que personne, la fragilité de notre République. On va vers le totalitarisme. Tout le monde trouve normal le fonctionnement des institutions. S'il y avait des raisons gravissimes, on aurait le droit de mettre sur écoutes. Mais là, on utilise des moyens démesurés à tort. Il y a eu des enquêtes, on n'a rien trouvé. Il utilise des moyens contraires à la démocratie, à la République".

"Le ministre de l’Intérieur, le garde des Sceaux, le Premier ministre, le président de la République, trouvent qu’il n’y a rien d’anormal dans le fonctionnement de nos institutions ? On saisit n’importe quel prétexte pour mettre un personnage central de la vie politique sur écoute. Donc pour écouter pendant six mois toute l’opposition".

"La société est malade, elle est traversée par une multitude de crises. Nous assistons à des abus d'autorité. (...) Aujourd'hui, je défends la République. L'indépendance, ce n'est pas faire n'importe quoi. (...) Trouver n’importe quel prétexte, pour mettre n’importe qui, n’importe comment, sur écoute, c’est le contraire de la démocratie, le contraire de la République. C’est ce que dit Nicoas Sarkozy. Et il a raison".

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