Crimée : pas d'intervention de l'armée américaine, les premiers passeports russes délivrés

Pour l'Otan, le rattachement de la Crimée à la Russie constitue la "plus grave" menace pour la stabilité de l'Europe depuis la Guerre froide. Preuve, s'il en fallait encore, que la situation est tendue. Pour autant, les Occidentaux privilégient les solutions diplomatiques pour tenter de résoudre la crise. Ainsi, mercredi soir, Barack Obama a insisté là-dessus. Le président américain a en effet exclu  toute intervention de l'armée américaine pour empêcher le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie.

"Nous n'allons pas nous impliquer dans une aventure militaire en Ukraine", a-t-il déclaré dans le cadre d'un entretien accordé à la chaîne de télévision de San Diego KNSD. "Il y a une meilleure voie, mais je crois que les Ukrainiens eux-mêmes reconnaîtraient que notre implication militaire contre la Russie ne serait ni appropriée ni bonne pour l'Ukraine", a poursuivi Barack Obama, plaidant donc pour des pressions diplomatiques.

Ainsi, les dirigeants européens se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour chercher une riposte crédible à la Russie. Les 28 envisageraient notamment d'annuler le sommet Russie-UE prévu en juin à Sotchi. Toutefois, ils ne devraient pas aller jusqu'à des sanctions économiques qui porteraient atteinte à leurs intérêts.

L'UE envisage également d'élargir la liste de personnalités russes et ukrainiennes pro-russes frappées d'interdiction de visa et de gels des avoirs. Côté ukrainien, il a été décidé mercredi d'introduire les visas pour les Russes et de sortir de la Communauté des Etats indépendants (CEI) regroupant onze ex-républiques soviétiques.

Mais ces représailles n'affectent en rien la Russie. En effet, Moscou continue de narguer la communauté internationale. Dernier exemple en date, mercredi, l'administration russe a commencé à délivrer des passeports russes en Crimée après le rattachement cette semaine de cette péninsule ukrainienne à la Russie, a rapporté l'agence de presse publique Ria-Novosti. En effet, le projet de loi prévoit que les citoyens ukrainiens de cette péninsule ainsi que les personnes apatrides y résidant de manière permanente sont considérés comme citoyens russes.