
"Il ne reste que 117 jours pour construire cet arc progressiste nécessaire pour gagner la ville, avec des partenaires, il faut s'engager, et cela nécessite de sortir du bois", a annoncé le député lors d'une conférence de presse.
L'élu a affirmé avoir pris sa décision au moment du premier anniversaire de la catastrophe de la rue d'Aubagne, qui avait fait 8 morts le 5 novembre 2018 dans l'effondrement de deux immeubles insalubres du quartier de Noailles.
"Je suis candidat à la mairie de Marseille quoi qu'il arrive, pour nous donner une chance de construire cet arc progressiste, car cela demande du temps", a-t-il insisté, précisant ne pas renoncer à obtenir l'investiture de son parti.
"On me disait d'abord que le candidat LREM devait sortir avant l'été, puis en juillet, puis novembre et maintenant on nous parle de décembre! Nous sommes dans la zone rouge", a estimé l'élu.
"Mais je pense que je serai choisi, à mon avis la CNI (NDLR: Commission nationale d'investiture) viendra valider ma candidature, ça va plutôt lui faciliter le boulot", a-t-il lâché, niant vouloir tordre le bras aux instances parisiennes du parti.
Elu député des quartiers nord de Marseille en 2017, Saïd Ahamada, 47 ans, avait été le premier candidat à l'investiture LREM pour la mairie de Marseille, le 8 juin. Il avait été suivi par Yvon Berland, ancien président de l'université Aix-Marseille, le 18 juillet. D'autres noms circulent, comme celui du doyen de la faculté de droit d'Aix-en-Provence Jean-Philippe Agresti, ou celui de l'ex-responsable du patronat local Johan Bencivenga.
Mais l'état-major parisien n'a jamais semblé ravi face à ces candidatures, au point d'envoyer mi-octobre un émissaire à Marseille, Jean-Marc Borello, le président du groupe d'économie sociale et solidaire SOS, pour "repartir de zéro".
Fils d'immigré comorien qui a grandi dans un quartier sensible de Marseille, la cité Felix-Pyat (3e), Saïd Ahamada avait dès juin mis en avant "un projet écologique associant les citoyens". "Nous avons besoin d'un projet fortement écologique pour Marseille, il faut réconcilier les Marseillais entre eux, les clivages territoriaux et sociaux de cette ville sont impossibles à maintenir à long terme", a insisté le député mardi.
Pour les municipales des 15 et 22 mars à Marseille quatre candidats sont déjà partis en campagne pour succéder au maire LR Jean-Claude Gaudin, qui ne se représentera pas, après quatre mandats: Sébastien Barles pour EELV, le sénateur RN Stéphane Ravier, le sénateur LR Bruno Gilles et la présidente LR du département Martine Vassal.
Les Républicains n'ont pas encore tranché entre ces deux candidats. La décision de la commission d'investiture est annoncée pour le 27 novembre.
A gauche, des discussions sont encore en cours pour une éventuelle candidature commune associant le PS, LFI et des représentants de collectifs citoyens.