
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé mardi soir de bloquer l'acheminement de 15 millions de dollars censés transiter par Israël et attendus depuis deux semaines dans la bande de Gaza, selon un responsable. Il agissait en représailles à un épisode de violences le même jour le long de la frontière et à des tirs en provenance de l'enclave palestinienne sur des soldats.
Le cabinet de sécurité israélien, forum restreint d'officiels autour du Premier ministre, a toutefois décidé mercredi de laisser passer l'argent envoyé par le Qatar, ont rapporté les médias.
Un responsable israélien a indiqué sous couvert de l'anonymat "qu'aucune décision n'avait encore été prise concernant le transfert d'argent".
"Une décision sera bientôt prise", a-t-il ajouté.
L'argent devrait être "autorisé à entrer à Gaza dans les prochains jours", a dit une source proche de Mohammed al-Emadi, ambassadeur du Qatar à Gaza.
M. Emadi est entré mercredi soir dans Gaza via Israël, mais sans l'argent, qui devrait arriver ultérieurement, a dit la même source.
Cette aide passe pour contribuer à dissiper les tensions dans l'enclave palestinienne coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée et éprouvée par les conflits, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien.
La bande de Gaza a frôlé en 2018 une quatrième guerre en 10 ans entre Israël et les groupes armés de l'enclave gouvernée par le mouvement islamiste Hamas.
Les tensions demeurent malgré un cessez-le-feu conclu en novembre par l'entremise de l'Egypte voisine.
Israël a accepté que le Qatar, rare soutien du Hamas, transfère à Gaza 90 millions de dollars en six tranches mensuelles pour payer les salaires de dizaines de milliers d'employés du Hamas et aider les pauvres, qui représentent la moitié de la population.
Deux premiers versements qataris ont eu lieu en novembre et décembre. Cependant, le Premier ministre israélien est contraint, en pleine période électorale, à un exercice délicat entre le risque d'un nouvel accès de fièvre à la frontière si l'argent n'est pas versé, et les accusations de ses adversaires qui lui reprochent de servir les intérêts du Hamas en permettant les transferts.