Se laver les cheveux APRES avoir appliqué l'après-shampooing : faut-il céder à la nouvelle tendance ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
A en croire certains blogs (anglo-saxons et français) spécialisé dans le domaine des cheveux, un nouveau phénomène semble voir le jour : utiliser l'après-shampoing, avant le shampoing !
A en croire certains blogs (anglo-saxons et français) spécialisé dans le domaine des cheveux, un nouveau phénomène semble voir le jour : utiliser l'après-shampoing, avant le shampoing !
©Reuters

C'est du propre !

Pour réparer les cheveux secs et abîmés, on aura tout entendu : huile, œuf, avocat, etc. La dernière tendance en date est d'appliquer son après-shampoing avant le shampoing.

Eve Briat

Eve Briat

Eve Briat a commencé la coiffure à 16 ans, et évolué d'abord dans des petites structures avant d'être repéré par des pontes du domaine. Elle a notamment travaillé pour Trevor Sorbie, Tony & Guy, Sebastian et Vidal Sassoon. 

Eve Briat a expérimenté chaque aspect de la coiffure et a aujourd'hui décidé de s'installer dans un salon boudoir personnel. Elle y coiffe les clients comme elle le souhaite et ne satisfait plus une image qui suivrait trop le même moule. Elle est également l'inventrice du "Morphing intuitif".

Voir la bio »

A en croire certains blogs (anglo-saxons et français) spécialisé dans le domaine des cheveux, un nouveau phénomène semble voir le jour : utiliser l'après-shampoing, avant le shampoing ! Quelle est l'idée qui se trouve derrière ce principe ? L'objectif ? Est-ce que c'est crédible ?

Eve Briat : Pour le consommateur, il a l'impression de se faire un masque – comme sur le visage. L'après-shampoing est un copié-collé de la version peau sur les cheveux. Le consommateur qui se fait un masque pour cheveux avant son shampoing recherche une solution pour réparer ses cheveux tellement abîmés que les traitements classiques ne sont pas une solution. De ce fait, il se tourne vers des traitements alternatifs, mais dont l'efficacité n'est pas prouvée.

Ça ne me parait pas crédible car tout ce qui fait mousser contient du détergent. Le principe de la molécule contenue dans le détergent est qu'elle attrape tout ce qui est gras pour l'enlever puis nettoyer. Alors, à partir du moment où on met une base qui salit le cheveu, elle est ensuite automatiquement enlevée par la base nettoyante. C'est bien pour ça que normalement on applique les soins après – pour qu'ils ne soient pas enlevés.

On entend parfois le fait que se faire un shampoing léger et sans sulfate après un masque procure des bienfaits. Mais c'est le même principe que de mettre de l'huile. Sauf qu'en faisant un shampoing léger, on n'enlève pas tout. Cela signifie donc qu'en ne faisant qu'un shampoing et en le rinçant mal, on obtiendrait exactement le même résultat en ayant fait l'après-shampoing avant ou après le shampoing. En effet, le principe du shampoing léger sans sulfate est de moins enlever, puisque l'absence de sulfate diminue considérablement la dose de détergent. Et en conclusion, en n'enlevant pas tout et en en mettant sur tout le chevelu, on se retrouve avec des cheveux lourds et plats.

Quelles sont les vertus que peut avoir cette pratique ? Parallèlement, y a-t-il un danger véritable pour les cheveux ? Lequel ?

Les vertus résident simplement dans le temps dédié au plaisir de donner du soin à ses cheveux. Les vertus sont donc psychologiques mais ne peuvent pas être réelles pour ce qu'on a démontré ci-dessus.

Il n'y a pas de réel danger si ce n'est posé que sur les longueurs. Il y a toutefois un danger si le masque est posé sur tout le cuir chevelu, régulièrement et est mal rincé. Le bulbe ne sera plus assez bien oxygéné car pas assez bien nettoyé. Ça provoquera un été squameux et des pellicules.

Ce phénomène est-il vraiment nouveau ?

Ce phénomène n'est pas nouveau, mais, par principe, ce sont plutôt des personnes à cheveux crépus qui mettent de l'huile – donc une substance très grasse – sur leur cuir chevelu. En faisant ces shampoings, ils n'enlevaient pas totalement l'huile. Il faut bien comprendre que le procédé ne fonctionne que si on n'enlève pas totalement l'après-shampoing. Sauf que comme ce sont des personnes qui ont un cheveu afro-américain, généralement ils ont aussi le cuir chevelu sec. En conséquence, ce n'est pas grave s'ils mettent de l'huile et qu'ils rincent mal, puisque leur cheveu ne devient pas gras. Même si l'après-shampoing glisse sur la peau, ce n'est pas grave car ça va hydrater la peau sèche et ça ne va pas venir en surplus d'une hydratation déjà présente.

Toutefois, comme ils utilisent des produits corrosifs et qu'ils ne le mettent pas uniquement sur les longueurs mais sur tous les cheveux pour hydrater, ils ont le cuir chevelu irrité. Donc, finalement, le fait qu'ils viennent en plus hydrater avec un après-shampoing est plutôt une bonne chose.

Il convient toutefois de répéter que ces propos s'appliquent aux personnes qui ont des cheveux négroïdes.  

Un autre phénomène semble également voir le jour : certains dont le choix de ne plus se laver les cheveux du tout. Est-ce vraiment viable ?

Ce n'est pas viable du tout. Le sébum est créé par les glandes sébacées au niveau du bulbe. Le sébum vient graisser les cheveux. S'il n'est jamais enlevé, ça dévore les pores. Ça engendre un état squameux et ça fait une couche qui empêche le bulbe d'être oxygéné. Et sans air il n'y a pas de vie.

Quand on arrive à enlever une plaque de croute de lait, par exemple, on enlève généralement le cheveu avec. En effet, chez les enfants principalement, la croute empêche le cheveu de respirer donc le tue. Quand, grâce à de l'huile, on arrive à retirer la croute, le cheveu tombe naturellement.

Selon moi, le phénomène de faire un après-shampoing avant le shampoing vient des marques qui cherchent à vendre. Le but est d'utiliser du produit qui ne sert à rien (sauf sur les cheveux sec, comme on l'a vu ci-dessus) et de ne pas savoir que ça ne sert à rien donc on les rachète. Les marques sont sur le créneau et vont renforcer la consommation des après-shampoings. Alors que dans les salons de coiffures, on n'utilise pas d'après-shampoings. On fait un shampoing pour enlever l'excédent, mais on ne rajoute pas de lourdeur aux cheveux.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !