Rumeurs de remaniement : Duflot dans la balance, Pascal Lamy pose ses conditions pour aller à Bercy<!-- --> | Atlantico.fr
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Pascal Lamy, ex-directeur de l'OMC, est pressenti pour intégrer le gouvernement en temps que ministre de l'Économie, si remaniement il y a
Pascal Lamy, ex-directeur de l'OMC, est pressenti pour intégrer le gouvernement en temps que ministre de l'Économie, si remaniement il y a
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Dans l’imbroglio invraisemblable qui paralyse l’action gouvernementale à un moment ou François Hollande aurait besoin d’accélérer la mise en place du pacte de responsabilité, la spéculation d’un éventuel remaniement ministériel est repartie ce week-end.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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François Hollande aurait beaucoup consulté ses amis et quelques chefs d’entreprises dans lesquels il a confiance. Le président n’a sans doute pas encore pris de décisions et notamment sur le timing : Faut-il remanier avant ou après les municipales ? Mais selon ses proches, il aurait acquis la conviction qu’il lui faut absolument accélérer la mise en place du pacte de responsabilité et de compétitivité. L’analyse est simple, Il est tellement bas dans les sondages qu'il n’a plus rien à perdre. Et surtout aucune autre solution. Ou ce pacte  s’applique et produit des résultats en matière de redressement et d’emplois et il a une chance de sortir gagnant au terme du quinquennat, ou il ne l’applique pas et son mandat se terminera très mal. 

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Pour appliquer ce pacte, il a besoin de deux points d’appuis qui lui font défaut aujourd’hui. Comme dans les grandes entreprises, il a besoin d’un directeur général qui puisse assurer le management et d’un directeur financier qui aura la confiance des banques et des actionnaires, des entreprises et des contribuables.

Il ne fait plus de doute pour personne aujourd’hui que Jean-Marc Ayrault est un frein à cette évolution. Son remplaçant sera forcément issu de la classe politique mais appartiendra au premier cercle, avec tous ceux qui partagent les ambitions sociales-libérales. Il y en a, de Le Drian à Sapin, en passant par les maires des grandes villes qui seront encore debouts après les municipales.

Du coté de Bercy, la rumeur court, de Berlin à Paris en passant par Bruxelles, que Pierre Moscovici garde la confiance du président mais s’est usé dans la gestion des querelles internes et dans la contradiction qu’il a, sans cesse, été obligé d’amortir entre la demande politique et la contrainte européenne. Pierre Moscovici qui n’a jamais fait de confidences publiques aurait envie d’aller à la commission européenne qu’il y serait sans doute bien accueilli. Ce qui lui offrirait un rebond plutôt glorieux après une sortie du gouvernement.

Pour le remplacer à Bercy, le Parti socialiste a beaucoup murmuré le nom de Louis Gallois mais le plus plausible serait Pascal Lamy. L’ancien directeur général de l’OMC est classé à gauche mais pas trop aimé par la gauche dans la mesure où il incarne d’une certaine façon la mondialisation. Lui, il assume pleinement ses conviction sociales-libérales, ses engagements européens et même fédéralistes, et défend dès qu'il peut les chances offertes par la mondialisation et la modernité.

Pascal Lamy connait bien la mécanique des cabinets ministériels, et il a la confiance totale de tous nos partenaires européens, en particulier des allemands. Enfin il n’a pas de job à la mesure de son expertise. Donc il est (ouvertement) candidat et tous ses réseaux sont à la manœuvre.

Seulement pour accepter cette aventure, Pascal Lamy aurait posé trois conditions lors d’un entretien avec le président de la République. Le président n’aurait pas dit non, mais le président ne dit jamais ni oui, ni non !!!

Première condition, Pascal Lamy veut être le seul maître à bord du bateau Bercy.  Pas d’interférence politique ou technique. Ça veut dire qu'il faudrait exfiltrer des gens comme Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

Deuxième condition, il faudrait que le président de la République assume et confirme haut et fort son engagement social-libéral par le choix d’un premier ministre politique qui soit de même couleur.

Troisième condition, il aurait demandé  à ce que le nouveau gouvernement soit cohérent et homogène. Ce qui signifie le départ préalable des ministres écologistes et notamment Cécile Duflot.

Cécile Duflot va être pour François Hollande le problème de la semaine. Ses positions de plus en plus tranchées et clivantes par rapport au président de la République rend la gouvernance impossible. Pour beaucoup d’observateurs de droite ou de gauche, l’appui officiel apporté aux manifestants ce week-end, contre le projet de nouvel aéroport de Nantes devrait la conduire à démissionner.

Mieux, pendant tout le week end, le président et le Premier ministre ont été inondés de mails et de sms leur demandant de condamner et de sortir Cécile Duflot. Tous ceux qui défendent l’option sociale-libérale vont faire cette semaine du départ de Cécile Duflot un marqueur de changement pour le président.

Ou elle quitte la scène, et on estimera que le président a véritablement envie de changer de politique et de pratique ; ou reste au gouvernement, le président plie, et dans ce cas la confiance dans sa détermination et sa cohérence sera encore plus abîmée, si c’est toutefois possible. 

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