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Capture d'écran du site du New York Post ce dimanche 15 mai 2011. Le tabloïd new yorkais a été le premier a publier l'information de l'arrestation de Dominique Strauss Kahn suite à une agression sexuelle supposée
Capture d'écran du site du New York Post ce dimanche 15 mai 2011. Le tabloïd new yorkais a été le premier a publier l'information de l'arrestation de Dominique Strauss Kahn suite à une agression sexuelle supposée
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Le séisme DSK

Pour Philippe David, l'hypothèse que Dominique Strauss Kahn ait totalement perdu la tête est tellement saugrenue compte tenu de sa stature qu'il convient aussi de se poser la question des manipulations possibles. A qui profiterait le crime dans l'hypothèse d'un piège ?

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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J’ai d’abord eu du mal à croire à une tentative de viol dans le Sofitel de New York par Dominique Strauss Kahn puis, apprenant les circonstances, je me suis dit que le scénario digne d’un mauvais film d’espionnage ne pouvait pas refléter autre chose qu’un coup monté.

Qui peut en effet croire que, dans un hôtel du niveau du Sofitel, une femme de ménage entre dans la chambre sans avoir frappé et que, constatant que l’occupant est sous la douche, ne soit pas sortie immédiatement ? Qui peut croire ensuite que, le Président du FMI sortant en tenue d’Adam la femme de ménage ne se soit pas immédiatement éclipsée en s’excusant ? Qui peut enfin penser que Dominique Strauss-Kahn fût à ce point en manque qu’il en arrive à se jeter sur une femme de ménage entrant dans sa chambre ? Les médias français et une partie de la classe politique ayant dès la divulgation des faits passé par pertes et profits la présomption d’innocence, je me suis empressé de mener mon enquête via internet sur le prix des escort girls à New-York et me suis rendu compte qu’il est possible de passer une heure avec une fille de 20 à 30 ans classe mannequin pour la somme de 260 dollars, déplacement à l’hôtel compris.

Après avoir fait ce constat et partant du postulat que 260 dollars pour DSK sont une somme minime, j’en ai tiré la conclusion (sans jeu de mots) qu’il y avait 99.9% de chances qu’il s’agisse d’un coup monté, les 0.1% de probabilité restant étant que Dominique Strauss Kahn serait un imbécile, hypothèse totalement saugrenue. Qui peut croire en effet que le patron du FMI, dont la candidature à la présidentielle n’est plus qu’un secret de polichinelle, irait risquer de passer des années en prison pour tentative de viol alors qu’il peut, moyennant finance, avoir de quoi se soulager 15 minutes plus tard dans sa chambre d’hôtel ? Personne de censé ou alors DSK serait bel et bien un imbécile.

Reste alors la seule question qui vaille : Is fecit qui prodest ? A qui profite le crime ?

Les pistes sont nombreuses.

Certaines rumeurs sur le net, sans aucune preuve bien évidemment, disent que c’est Sarkozy qui a organisé cette affaire pour se débarrasser de son adversaire de gauche le plus menaçant. Pourquoi pas ?

Pourquoi ne serait-ce pas alors ses adversaires du Parti Socialiste qui évinceraient de la primaire celui qui est d’ores et déjà donné vainqueur par les médias ? Souvenons nous que lors de l’affaire Markovic les boules puantes contre le couple Pompidou venaient du propre camp du futur Président de la République.

Pourquoi ne pas soupçonner également les services secrets d’un pays envers lequel le Président du FMI n’aurait pas eu l’attitude espérée envers ce même pays ? On peut également imaginer un règlement de comptes au sein du FMI, certains espérant la place de DSK ayant décidé de l’attaquer sur son point faible ? Ou encore un complot organisé par un grand opérateur de la finance mondiale mécontent de la politique menée par DSK. Beaucoup d’hypothèses sont en effet possibles vu l’importance du personnage et le nombre d’ennemis potentiels que cette importance crée.

A Washington il y eut le « Monicagate », à New -York débute le « DSKgate », dans les deux cas les professeurs de morale ont été les premiers à montrer les dents nonobstant l’absence pour le moment d’éléments probants. N’étant pas professeur de morale, permettez moi de ne pas hurler avec les loups.

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