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Guillaume Cairou - Club des entrepreneurs : "Les entrepreneurs ont des raisons d’être prudents"
©Didaxis

L'interview Atlantico Business

Atlantico Business : Les patrons étrangers sont sortis sceptiques de l'Elysée, pour quelles raisons selon vous ?

Guillaume Cairou : Les entrepreneurs ont entendu à l’Elysée qu’ils soient français et étrangers que s’ils investissent dans l'Hexagone, ils bénéficieraient d’une stabilité des règles fiscales et administratives. Je m’en réjoui. Je salue cette prise de conscience. Il faut clarifier les règles et ne plus modifier en permanence les règles du jeu. Sauf que les contours de ces annonces demeurent flous. Nous attendons sa mise en pratique concrète pour nous en réjouir. L’actualité des derniers mois a montré que les entrepreneurs ont des raisons d’être prudents.

Hollande souhaite davantage d'investissements de pays émergents, qu'ont-ils de plus (ou de moins) que les entrepreneurs français ?

La politique fiscale dessinée pour 2013 a fait fuir les investisseurs. Il faut aujourd’hui les rassurer, les faire revenir pour ne pas entraver définitivement la place de notre pays dans la compétition économique mondiale. L'exécutif suédois a par exemple pour cela choisi d’inscrire dans son budget 2013 une baisse sensible du taux de l'impôt sur les sociétés. Nous faisons face à une situation tendue en la matière : nous avons 10 fois moins d’investisseurs par rapport à nos voisins européens. Couplé au fait que les banques ont fermé le robinet du crédit et au fait que la déductibilité des intérêts d’emprunt de nos entreprises a été supprimée, les entrepreneurs français ont de plus en plus de mal à s’endetter ce qui les empêche d’innover. Je suis heureux que des mesures du gouvernement puissent faciliter la levée de fonds pour ces entrepreneurs que ce soit auprès de capitaux français ou étrangers. L’essentiel à mes yeux est de permettre aux entrepreneurs de dégager des marges pour innover, investir et grandir.

Risque que les patrons français se sentent délaissés ?

Oui. Le budget 2013 a été ressenti comme une agression par les entrepreneurs. Les charges pesant sur le travail sont supérieures d’un tiers en France à la moyenne européenne. Notre impôt sur les sociétés est le plus élevé d’Europe. Tous ces éléments exercent une pression sur les entrepreneurs. Le Président de la République a pris conscience de la nécessité d’agir mais sur le terrain nous continuons de ressentir le besoin d’agir vite. La croissance est inexistante, notre taux de marge est deux fois plus faible que celui de nos voisins allemands. On ne peut pas attendre pour prendre des mesures concrètes. Il y a 300.000 PME exportatrices en Allemagne seulement 90.000 en France. Demandons-nous pourquoi.  Alors oui, si attirer les capitaux étrangers permet de faire de la France un pays plus compétitif, je le soutien. Vous voulez savoir comment agir pour que les entrepreneurs français ne se sentent pas délaissés ? Je vais vous dire ce qu’ils attendent : un nouveau contrat de travail unique à durée indéterminée, donnant plus de sécurité aux salariés et plus de souplesse aux entreprises, la défiscalisation des heures supplémentaires, une baisse de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises qui investissent ou créent des emplois en France, une réforme de la formation professionnelle, la défiscalisation des emplois des services à la personne et un allègement des charges sociales pesant sur les séniors afin qu’ils n’alimentent plus les rangs des chômeurs mais qu’ils apportent un tutorat et un mentorat précieux aux jeunes qui ont du mal à s’insérer sur le marché du travail.

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