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"Monsieur Sapin, les factieux ce sont ceux qui rêvent de faire taire les parlementaires"
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Retour à l'envoyeur

Après avoir estimé que François Hollande avait été élu "par défaut sur un seul programme, l'antisarkozysme", le député UMP Guillaume Larrivé a été vilipendé par une partie du pouvoir. Jeudi, Michel Sapin a dénoncé ses "propos factieux".

Guillaume Larrivé

Guillaume Larrivé

Guillaume Larrivé, 36 ans, est  spécialiste des questions de sécurité et d’immigration, il a été conseiller du président Nicolas Sarkozy à l’Elysée et directeur de cabinet adjoint de Brice Hortefeux lorsque celui-ci était ministre de l’intérieur et de l’immigration. Avocat à la Cour, il a également été membre du Conseil d’Etat et est député de l’Yonne et secrétaire national de l’UMP.

 

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Atlantico : Mardi, à l'Assemblée nationale, vous avez accusé François Hollande d'avoir été élu "par défaut sur un seul programme, l'antisarkozysme". Des mots qui ont choqué une partie du pouvoir en place et notamment Michel Sapin, ministre du Travail et proche de François Hollande. "Ce n'est pas nous qui sommes injuriés, ce sont les Français, la démocratie. (…) Je pense que ça vaut une réaction de tous, de droite comme de gauche, pour faire en sorte que les propos factieux restent entre les lèvres des factieux", a-t-il déclaré jeudi. Vous attendiez-vous à de telles réactions ?

Guillaume Larrivé : Je ne suis pas surpris, parce que le pouvoir socialiste est, aujourd’hui, désemparé. J’ai presque de la peine pour Michel Sapin : c’est un homme intelligent mais sa réaction ne l’est pas. Il surjoue une indignation factice. Car dans mes déclarations à l’Assemblée nationale, face au Premier ministre, il n’y a absolument rien de "factieux" ! Dire que François Hollande a été "élu, par défaut, sur un seul programme, l’antisarkozysme" est une triple vérité. Oui, c’est évidemment une élection démocratique qui a porté François Hollande à l’Elysée. Oui, cette élection s’est faite"par défaut" puisque François Hollande n’était pas le candidat préféré du Parti socialiste, qui voulait présenter Dominique Strauss-Kahn avant que celui-ci n’explose en vol. Oui, le seul programme du candidat Hollande était un antisarkozysme primaire et obsessionnel, consistant à défaire ce qui avait été fait. On voit, hélas, les résultats calamiteux de cette politique de destruction : presque deux ans après l’élection de François Hollande à l’Elysée, la France est affaiblie. Notre pays, hélas, s’enfonce dans la croissance zéro et le chômage de masse.

Est-ce que cela est, selon vous, révélateur d'une certaine vision du Parlement par le pouvoir exécutif ? Y a-t-il du mépris de la part du gouvernement ? 

Le pouvoir socialiste semble oublier la nature de notre régime parlementaire : le gouvernement, nommé par le Président de la République, est responsable devant l’Assemblée nationale. C’est la mission même des députés de l’opposition que d’interroger le gouvernement, de lui rappeler ses engagements et de le mettre face à ses responsabilités ! Je ne vais quand même pas féliciter Jean-Marc Ayrault d’être un Premier ministre incapable d’obtenir les résultats que le chef de l’État a promis aux Français. Le Parlement de la République n’a pas à être muselé par un gouvernement aux abois. Les "factieux", ce sont ceux qui rêvent de faire taire les parlementaires.

Est-ce cela traduit, également, un déni de réalité dans lequel pourrait être plongé le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ?

Sans aucun doute. Jean-Marc Ayrault démontre, un peu plus chaque jour, son incapacité à gouverner la France. Il n’avait aucune expérience de l’État. Il est coupé des réalités de l’entreprise. Il est peu respecté par ses ministres. Il s’enferme dans une autosatisfaction préoccupante. Il faudrait, pourtant, qu’il prenne conscience de son échec. Il s’était solennellement engagé à faire reculer le chômage avant la fin de l’année 2013. Cet engagement n’est pas tenu puisque le chômage s’est accru de plus de 400 000 demandeurs d’emplois. Les Français n’ont plus confiance dans ce Premier ministre. Les Français n’attendent plus rien de lui. Il doit partir.

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