Poutine rêveur devant une Lada Niva, vingt fois moins chère qu'une Porsche Panamera.
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Coup de pub
Tous en Lada !
L'affaire de DSK et de la Porsche Panamera n'en finit pas de faire parler. La célèbre marque allemande a elle décidé de capitaliser sur la polémique. Porsche a lancé mercredi 11 mai une nouvelle campagne de publicité autour du modèle en cause.
Olivier Müller
Olivier Müller est conseiller en communication au sein du réseau international Hotwire PR.
Il est par ailleurs journaliste spécialisé dans le luxe. Il collabore depuis plus de 10 ans avec de grands groupes comme des indépendants, en France et en Suisse, à la gestion de leur image et de leur e-reputation
On connaissait le pragmatisme et l’efficacité allemande, on ignorait son sens de l’humour. Et pourtant Porsche se distingue avec une belle campagne de pub ô combien politique : « Porsche ne fait pas de politique. Juste de belles mécaniques ». Si le Porschegate n’est pas encore né, la firme de Stuttgart a su saisir la balle au bond et créer un buzz inattendu.
Et ce n’est pas tout : Porsche a envoyé un SMS à ses clients pour les inviter à essayer la Panamera "dont la renommée ne vous aura pas échappé » ! On ne sait pas si, en réaction, tous les électeurs du PS vont se (re)mettre à la Lada, mais quoi qu’il en soit, DSK s’est mué en ambassadeur de marque peu commun.
Aberration médiatique
Le plus surprenant, c’est cette réaction médiatique disproportionnée à l’égard du patron du FMI, alors que ladite Panamera n’est pas la sienne ni qu’il est en exercice de fonctions politiques en France. Pourquoi, en ce cas, ne pas s’être penché sur le coût de son appartement place des Vosges, ou sur le montant de ses émoluments à New York ? Ah oui, c’est vrai : un loyer ou salaire ne sont pas des symboles tant qu’ils ne sont pas exorbitants. Par exemple, un appartement de 500 m², passe encore, mais lorsqu’il atteint 600 m², un ministre saute.
Loi des séries noires oblige, ce pseudo événement arrive à point nommé pour les célébrations relatives au 10 mai 1981, jour où François Mitterrand s’installe pour 14 ans consécutifs à l’Élysée, certes suivant une pratique du pouvoir confinant parfois au monarchisme, mais, lui, au moins, se déplaçait en Renault !
Vous avez dit Peoplelitique ?
On s’offusque bien souvent du rapprochement entre politique et marques. On reproche à DSK d’avoir un conseiller qui roule en sportive allemande, parce que c’est un symbole. Ou plus exactement l’association de deux symboles : celui du luxe (étranger, de surcroît) avec un homme de convictions dîtes « sociales ». C’est un fait : on n’a pas le droit d’avoir des amis en Porsche quand on est de gauche. Mais quand DSK déclare un salaire annuel de 420.930 dollars, en revanche, cela ne choque personne. Allez comprendre.
L’occasion était trop belle pour que ses opposants la laisse passer. Et comme le véhicule en question appartient à un membre de son équipe de communication, celle-ci n’a d’autre posture viable que de rester hors jeu, si ce n’est pour reconnaître la propriété de la Porsche en question.
Tout cela ne vole pas bien haut. Nos responsables politiques ne sont pas tous moines ascétiques. Ce genre de faux pas s’est déjà produit et se reproduira. A l’instar des mandats, on évitera seulement le cumul : aller fêter une éventuelle victoire au Fouquet’s… en Porsche, ce serait mal venu.
Toutefois, la gestion médiatique du cas DSK portait en son sein un tel risque de dérapage. A force de tenir en haleine les médias, ceux-ci sont devenus à l’affut de la moindre miette du gâteau peoplelitique.DSK est devenu aussi traqué qu’une star du showbiz, et chacun de ses déplacements est soumis aux oracles. A ce propos, sur la photo du crime, savons-nous s’il est entré dans cette fameuse Porsche par la porte…de gauche, ou de droite ?
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