Monsieur le président, pourriez-vous dire au citoyen Hollande qu'un accident de scooter est si vite arrivé... <!-- --> | Atlantico.fr
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Les photos de Closer montre François Hollande sur un scooter.
Les photos de Closer montre François Hollande sur un scooter.
©Reuters

Difficultés de circulation

Cet engin est dangereux. Totalement instable. Il n’a que deux roues. Et le port du casque ne protège contre rien.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous avez, monsieur le président, tenu à faire votre conférence de presse au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré. Et vous avez bien fait. Là, vous êtes chez vous. En effet, vous disposez d’un bail, dûment signé et enregistré, qui fait de vous, et pour cinq ans, le locataire légitime de cet endroit. Ce bail précise, comme tous les baux du même type, qu’il vous incombe d’occuper les lieux en « bon père de famille ». Mais ça, c’est une autre histoire…

Vous n’êtes pas sans savoir, monsieur le président, que vous partagez votre domicile avec un certain François Hollande. Ce dernier a souffert d’avoir vu sa vie privée étalée au grand jour par d’immondes gazettes. Et à juste titre, et « à titre personnel », vous vous en êtes ému au nom de l’amitié que vous lui portez. Ce qui vous honore, car vous n’avez pas hésité à descendre du piédestal élyséen pour tendre une main secourable à ce malheureux.

Monsieur le président, comme vous êtes très proche de ce François Hollande, pourriez-vous quand même lui dire, dans son intérêt, qu’il est très dangereux de circuler en scooter le soir, et surtout au petit matin après une nuit certainement fructueuse et donc épuisante. Il ne nous a pas échappé que pour conduire cet engin dangereux vous lui avez obligeamment prêté un de vos gardes du corps. Mais, monsieur le président, ce n’est nullement une garantie de sécurité. Car qui vous dit que ce garde du corps ne pourrait pas être un kamikaze appointé par une Ségolène, une Valérie ou une Martine (qui n’aime pas François Hollande, mais pour d’autres raisons que les deux premières) pour s’envoyer dans le décor avec son passager ?

Vous devriez aussi, monsieur le président, mettre en garde François Hollande contre un certain Manuel Valls dont la fourberie n’est plus à démontrer. Comment – oui, comment – le premier flic de France a-t-il pu ne pas vous avertir que sur la boîte aux lettres de l’appartement du 20, rue du Cirque figurait le nom de Ferracci ? Que ce dernier s’occupait du cercle de jeux Wagram, ce qui lui avait valu une condamnation à dix-huit mois de prison ? Que l’ex-épouse du sieur Ferracci, locataire des lieux qu’elle prêtait – gracieusement ? – à une certaine Julie de ses amies, avait eu un deuxième mari abattu en Corse dans un règlement de comptes ? Voyez-vous, monsieur le président, pour un honnête citoyen comme l’est – n’en doutons pas – François Hollande, il y a quand même des lieux moins sulfureux pour abriter ses amours. Et n’entendez-vous pas, à l’Élysée, la place Beauvau n’étant pas loin, les ricanements sarcastiques et satisfaits de Manuel Valls ?

Autre chose, monsieur le président, et c’est quand même peut-être la même chose. N’y a-t-il donc pas à l’Élysée, autour de vous, des historiens et des spécialistes de la topographie du 8e arrondissement ? Ils auraient pu vous informer – et vous en auriez fait part à François Hollande – que la rue du Cirque est toute petite et relie l’avenue Gabriel au Faubourg Saint-Honoré. À deux pas donc de chez vous. C’est un trajet qui peut se faire à pied. Pas besoin d’un scooter, dont je vous ai expliqué à quel point il pouvait être porteur de mort.

Et aussi, monsieur le président, personne n’a jugé bon de vous apprendre que la rue du Cirque fut célèbre, très célèbre, au XIXe siècle. C’est là que le prince Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République (il devint empereur plus tard), installa une adorable demoiselle britannique du nom de Harriet Howard. Cette dernière aimait la France, et surtout celui qui la représentait, et se dévoua avec talent afin de lui prouver que la réputation de frigidité des Anglaises n’était qu’un affreux cliché mensonger. Mais quand on sait comment Louis-Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III, a tristement fini dans la boue de l’ignominieuse défaite de Sedan, ne croyez-vous pas que ce n’est pas de très bon augure pour l’avenir de François Hollande ?

Voyez-vous, monsieur le président, dans cette triste et pathétique affaire, il n’y a qu’un seul gagnant. Un riche retraité de 71 ans qui vit paisiblement de ses rentes et de son loyer à Biarritz. Il est en effet l’heureux propriétaire de l’appartement du 20, rue du Cirque dont il est tant question ces jours-ci. Et cet ingrat, ce goujat, ce gougnafier ose protester et gémir. Il dit que son appartement n’est pas un « bordel » et qu’il n’a rien à voir avec le grand banditisme corse ! Quel culot venant d’un homme qui va se faire des couilles en or en relouant ou en vendant son appartement. Car depuis que François Hollande y a séjourné, le prix du m2 rue du Cirque a fait un bond vertigineux.

Enfin, monsieur le président, et pour terminer sur une note d’espoir, tout n’est pas perdu. À vous de rappeler à François Hollande que, quand il était plus jeune, c’est à bicyclette qu’il se rendait à l’Élysée où il travaillait au cabinet de Max Gallo, alors porte-parole de François Mitterrand. Et c’est également à vélo qu’il se déplaçait pour apporter ses chroniques rue Hérold où se trouvait la rédaction du Matin de Paris. Et c’est toujours à vélo qu’il rentrait à son domicile où l’attendait Ségolène. Alors oui, monsieur le président, que François Hollande reprenne du service à bicyclette, ça plairait aux écologistes et ça lui ferait des voix. Quoi, monsieur le président, vous trouvez qu’ils ne pèsent pas lourd électoralement ? Peut-être, mais au point où en est François Hollande…

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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