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Pourquoi 2013 a été la meilleure année de tous les temps pour l'humanité
©Reuters

Dernière note d'espoir

2013 n'a peut-être pas été une bonne année pour vous sur le plan personnel mais pour le journal britannique The Spectator, il s'agit de la meilleure de toute l'histoire de l'humanité. Réduction des inégalités entre pays développés et en développement, éducation, santé, énergie... The Spectator adresse un grand merci à l'économie de marché.

Gilles Berhault

Gilles Berhault

Gilles Berhault est Président du Comité 21, Comité français pour le développement durable.

Il est également Président d’ACIDD, association communication et innovation pour le développement durable

Gilles Berhault est aussi l'auteur de Développement durable 2.0. L’internet peut-il sauver la planète ? (Edition de l’Aube)

Gilles Berhault
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The Spectator a souhaité terminer l’année sur une note positive, à la différence de la plupart des médias, ce que déplore le journal britannique. En effet, pour ce dernier, en regardant de plus près les données qui sont à notre disposition, 2013 serait la meilleure année de toute l’histoire de l’humanité. Et voici pourquoi :

- La production mondiale n’a jamais été aussi élevée, puisqu’elle atteint cette année près de 73,5 mille milliards de dollars. Un record, obtenu grâce à la coopération entre les hommes, qu’ils soient riches ou pauvres, favorisée par le commerce international. The Spectator précise également que les fruits de cette productivité à l’échelle de la planète sont partagés de façon plus équitable entre les pays développés et les pays en développement, les premiers étant absorbés par la spirale infernale de la dette quand les derniers connaissent une croissance remarquable. Gilles Berhault, président du Comité 21, fait néanmoins remarquer les limites de cette croissance des BRICS, récemment constatée lors des différents mouvements sociaux survenus notamment au Brésil. « Certains affirment que le football et la télévision ne sont plus au centre de leur vie. Ils demandent des capacités de transport, du travail, de la sécurité… ».

- Le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a été réduit de moitié conformément aux "Objectifs pour le millénaire" que s’était fixé l’ONU en 2000. Là encore, ce résultat a été obtenu grâce à la possibilité offerte, par l’économie de marché, aux individus de pouvoir commercer entre eux. Ainsi, la mondialisation aura permis de réduire de manière significative le nombre de personnes sous-alimentées ou bien encore n’ayant pas accès à l’eau potable. En poursuivant la libéralisation des échanges à l’échelle de la planète, il se pourrait bien que la pauvreté soit totalement éradiquée d’ici à 2020 selon les prévisions de la Banque mondiale. Pour Gilles Berhault, au contraire, la pauvreté devrait augmenter dans les prochaines années dans de nombreux pays du fait notamment des changements climatiques et des politiques de certains groupes agroalimentaires. « Si des progrès ont été faits sur plusieurs des huit objectifs du millénaire, c’est beaucoup le fait des collectivités territoriales qui se réinscrivent totalement dans une localisation, dans de nouvelles formes de répartition des richesses », précise-t-il. La technologie a également joué son rôle et continuera, à la condition que « les entreprises innovantes (trouvent) de nouveaux modèles économiques ».

- Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Chine est passé de 84% à 10%, et ce grâce à l’économie de marché que la Chine a adopté. De ce fait, elle tend à réduire son écart avec les pays développés, voir même à les devancer, comme en témoigne la dernière étude PISA : les élèves les plus pauvres de Shanghaï sont meilleurs en mathématiques que les élèves les plus riches de Grande-Bretagne : « Les résultats de la Chine sont meilleurs, essentiellement, par des premiers pas vers la démocratie », reconnaît Gilles Berhault. « Plutôt que ce type de comparaison, il vaut mieux se référer à des experts de l’éducation comme Martha Nussbaum, qui explique qu’à vouloir faire de nos enfants des machines à PIB, on n’apprend pas la créativité et la qualité de vie… et on prend des risques démocratiques ».

- Le nombre d’enfants scolarisés en primaire dans les pays d’Asie et d’Afrique du Nord équivaut désormais celui des pays développés, tandis qu’en Afrique sub-saharienne, près de deux-tiers des enfants sont scolarisés ; ce chiffre était d’à peine 50% il y a dix ans. Ces données sont à confronter à celles relatives au travail des enfants puisque, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), celui-ci aurait été réduit d’un tiers en dix ans. De même, l’alphabétisation a significativement progressé dans cette partie du monde, puisque désormais près de 83% des adultes savent lire et écrire ; ils n’étaient que 75% en 1990. « Les progrès en termes d’éducation sont porteurs d’espoir. Cela est notamment dû à une forte implication des diasporas, ces élites qui sont allées étudier dans des bonnes universités et se réimpliquent dans leur pays d’origine. Cela est aussi dû à la volonté d’États de plus en plus nombreux à fortement investir dans l’éducation, et aussi au développement de l’Internet. N’oublions pas que c’est une première étape. Il faut se doter d’une nouvelle ambition culturelle, qui permettra à la fois de comprendre le monde, de participer activement aux choix sociétaux, de transmettre à ses enfants, de gagner en autonomie ». Néanmoins, Gilles Berhault rappelle que « de nombreux pays limitent l’éducation des petites filles ».

- Les avancées dans le domaine médical et les capacités de fabrication de médicaments à moindre coût ont permis de réduire la mortalité à l’échelle de la planète : ainsi, le nombre de victimes du virus du Sida au Malawi a pu être divisé par deux en une décennie, tandis que la malaria est sur le point d’être éradiquée du Cambodge d’ici à 2015 selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Gilles Berhault reconnaît que les « thérapies sur le SIDA ont permis de mieux soigner les malades », précisant toutefois que la prévention par l’éducation a également joué son rôle dans le recul de la maladie. « C’est par une baisse drastique du coût des médicaments, de nouvelles coopérations entre les équipes de recherche publiques et privées, et l’éducation de tous que les progrès pourront s’accélérer ». Gilles Berhault met une nouvelle fois en garde contre l’augmentation des maladies respiratoires et allergiques dues, en dépit des gros progrès médicaux,  à la baisse de la qualité de l’air. Cela est notamment le cas en Chine « où les élites quittent les grandes villes par peur pour leur santé ».

- La découverte de nouvelles sources d’hydrocarbures, grâce aux avancées dans le domaine de la fraction hydraulique. Celles-ci ont notamment permis aux Etats-Unis de réduire de moitié les prix de l’énergie. Les réserves de gaz de schiste localisées dans le Lancashire permettraient à la Grande-Bretagne d’être indépendante sur le plan énergétique pendant au moins 50 ans. « Les gaz et les huiles de schistes, pour l’instant, ne font que ralentir l’évolution globale de l’économie vers la seule perspective viable de l’économie de marché, c’est à dire sa métamorphose », affirme Gilles Berhault. Reconnaissant l’utilité de l’économie de marché, le président du Comité 21 précise néanmoins que celle-ci doit « accélérer sa transformation ».

Le constat de The Spectator : seuls les individus, aidés par l’économie de marché, ont pu rendre tout cela possible, et non pas l’aide financière internationale ou les gouvernements eux-mêmes. Constat partagé par la reine d’Angleterre elle-même il y a trois ans lors d’un discours à l’Assemblée générale de l’ONU : des changements « qui ne sont pas survenus sous l’impulsion des gouvernements (…) mais parce que des millions d’individus à travers le monde l’ont voulu »

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