Joyeux Noël pour tous ! Pour les juifs, pour les musulmans, pour les bouddhistes et pour les imbéciles<!-- --> | Atlantico.fr
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"Noël est une fête pour tous."
"Noël est une fête pour tous."
©Reuters

Il est né le divin enfant

C'est une fête, une des plus belles qui soit. Une fête pour tous. Même pour ceux qui ne l'aiment pas.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Jésus est né un 24 décembre. Cela n'est contesté par personne. Mais il y en a, notamment en France, que cela gêne. Quelques vieux laïcards encroutés, des musulmans intégristes de plus en plus nombreux (mais pas de juifs à ma connaissance) s'offusquent qu'on fête la naissance d'un divin enfant qu'ils tiennent pour un charlatan. Ici et là, en raison de leurs couinements, on supprime les crèches traditionnelles dans les espaces publics. Ici et là – et à cause des mêmes – dans certaines villes politiquement très marquées le non moins traditionnel sapin, érigé habituellement devant les mairies, a disparu. Pour protéger les forêts, argumentent les hypocrites.

Et par paresse, par commodité, par "neutralité religieuse" (quels vilains mots !), on en vient de plus en plus à ne plus souhaiter "Joyeux Noël" mais "Bonne Fête". Et c'est ainsi qu'on prive cet évènement de tout son charme naïf et touchant. "Joyeux Noël" ça doit quand même pouvoir se dire en hébreu et en arabe, non ? Quiconque n'a pas marché dans la neige (quand il y en a) pour se rendre à l'église – ou devant pour les pratiquants d'autres obédiences – à l'heure de minuit le 24 décembre, ne sait pas, et ne saura jamais, ce qu'est la beauté des chants qui montent vers le ciel. Quiconque n'a pas été ému par le spectacle de l'enfant dans la crèche ne sait pas, et ne saura jamais, ce qu'un nouveau-né peut apporter d'amour à sa famille.

Il est utile de préciser pour ceux qui tiennent le porc pour sale et dégoutant qu'il n'y a pas de cochon parmi les animaux qui entourent le petit Jésus. C'est assez logique. Le Christ est en effet issu d'une excellente famille juive. Et selon la célèbre et amusante formule (j'espère ne choquer personne) : il est né de mère juive et de père inconnu… Là j'ai bon ? On peut dire alors Joyeux Noël en arabe et en hébreu ?

Revenons aux choses sérieuses. Jésus est mort sur la Croix pour tous. Pour les Juifs, pour les Romains, pour les Grecs, pour tous les hommes (il n'y avait pas encore de musulmans). Nul n'est tenu de croire en lui. Tel est mon cas. Mais comment peut-on rester insensible – au moins le 24 décembre – à la bonne et belle nouvelle apportée ce jour-là par un enfant ? Un souvenir personnel pour conclure. Quand j'étais petit, je fus placé par mes parents dans un home catholique. On me demande le jour de Noël d'incarner le petit Jésus dans une crèche vivante. Je demandais : "Pourquoi moi ?" On me répondit : "Parce que tu as le type et qu'il te ressemblait certainement". Ça ne s'oublie pas. C'est pourquoi j'emmerde puissamment tous ceux qui refusent le "Joyeux Noël".

PS - J'entends à la radio que Jésus "serait né" à Bethléem ! Pendant des siècles et des siècles en France et ailleurs, Jésus "était né" à Bethléem. Puis, la bêtise qui consiste à raser tout ce qui dépasse la taille des pâquerettes et qui n'est pas politiquement correct a triomphé. Il est vrai que Marie et Joseph ne se sont pas enregistré à l'état civil de cette charmante localité. Il est exact que le Saint Esprit a refusé de se soumettre à des tests de paternité. Il est notoire que les Rois Mages n'ont pas laissé de témoignages attestant de la naissance du petit Yeshoua. Il n'est pas contestable que l'âne et le bœuf qui ont assisté à l'événement ne savaient ni parler, ni lire ni écrire. Et voilà sans doute pourquoi Jésus "serait né".

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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