Édouard Martin, candidat PS : le mode d'emploi de la girouette…<!-- --> | Atlantico.fr
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Édouard Martin est-il devenu une girouette ?
Édouard Martin est-il devenu une girouette ?
©Flickr/okano

Vive le vent !

L'emblématique (c'est comme ça qu'on le désigne) syndicaliste de Florange sera tête de liste PS aux européennes. Il ne faut pas s'en étonner.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Edgar Faure, un des hommes les plus intelligents et les plus versatiles de la IVe République, passait son temps à tourner et à retourner sa veste pour rester au gouvernement. Dans n'importe quel gouvernement. Il était régulièrement assimilé à une girouette par ses adversaires qui étaient nombreux. Edgar Faure avait le sens de la répartie. Et il répondait invariablement : "la girouette ne tourne pas, c'est le vent qui la fait tourner" !

On constatera donc que le vent a cessé de souffler sur les hauts fourneaux des aciéries de Florange. Ils sont éteints, à jamais éteints. Et il est tout à fait exclu que la moindre petite brise parvienne à les rallumer. Le vent souffle désormais en direction des européennes. Et c'est porté par ce vent qu'Édouard Martin, célèbre syndicaliste CFDT, a accepté de devenir tête de liste PS dans le Grand Est pour un scrutin annonciateur de lendemains qui chantent (en tous cas pour lui).

Édouard Martin est un honnête homme. Tout autant, au moins, que l'était Edgar Faure. Édouard Martin n'est pas une girouette. Pas plus que ne l'était Edgar Faure. Est-ce sa faute à lui si le vent le pousse maintenant vers le parlement européen ? Est-il coupable de vouloir (le fond de l'air est frais actuellement) se réchauffer ailleurs que près des hauts fourneaux qui ne chauffent plus ?

Édouard Martin reste droit dans ses bottes, comme disait l'autre. Pendant les grèves de Florange, il a insulté Hollande, Ayrault, le PS, les accusant de trahison. Eh bien, de ses propos, il ne renie rien, dit-il. Mais soyons sûr que dorénavant il ne les répétera plus… Il va simplement continuer, affirme-t-il, son combat autrement. Avec les traitres Hollande, Ayrault and Co., qui  sont venus manger dans la main de M. Mittal, l'abominable homme de l'Inde.

Harlem Désir, secrétaire national du PS et définitivement préposé aux trémolos lyriques, s'est réjoui de "l'honneur" qu'Édouard Martin faisait à son parti. C'est pourquoi on peut s'autoriser à penser qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Pourquoi pas une ouvrière méritante et militante de Lejaby sur une liste électorale du PS ? Pourquoi ne pas mettre à contribution le talent du patron de la CGT de Goodyear qui a, lui-aussi, vomi les socio-traitres du gouvernement ?

Pourquoi oublierait-on pour un poste de député, de maire ou de conseiller général les farouches syndicalistes de SeaFrance ? Ah, ils ne sont pas assez emblématiques ? Alors il faut voir plus grand, plus haut. Mélenchon, oui Mélenchon ! Lui qui tous les matins se lève en se demandant ce qu'il va bien trouver pour trainer dans la boue les couilles molles qui nous gouvernent. Ça, ça aurait de la gueule. Et même une très grande gueule. 

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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