Le divorce entre Jean-Luc Mélenchon et le PCF est-il consommé ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les objectifs des deux leaders léninistes sont opposés.
Les objectifs des deux leaders léninistes sont opposés.
©Reuters

Une séparation

Les signes d'un divorce entre le Parti de gauche et le PCF se multiplient. Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon a ainsi décidé de quitter le Parti de la gauche européenne (PGE), le rassemblement d'une vingtaine de formations politiques de gauche radicale, pour préparer les élections européennes de mai prochain. Motif de ce départ : la reconduction de Pierre Laurent à la tête de ce mouvement.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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C’était le mariage de la carpe et du lapin, l’alliance de l’apparatchik et du révolutionnaire, autant dire que leur destin, à défaut d’être lié pour défendre les idéaux de justice et de partage, est individuel pour espérer exister au milieu des gauches françaises et européennes.

Comment ces deux hommes ont-ils pu croire qu’ils allaient s’entendre ? Leurs intérêts sont diamétralement opposés. Le Secrétaire national du PCF a une mission, celle de sauver son parti et de lui trouver quelques financements pour assurer sa survie. D’un autre côté, Jean-Luc Mélenchon doit exister et occuper le plus grand espace médiatique possible à la hauteur de son égo.

Et pourtant, ils ont la lourde responsabilité de promouvoir une société plus juste et plus libre et de conduire le processus de transformation sociale.

A bien réfléchir, l’enjeu est de taille, la tâche immense et capitale, les attentes nombreuses et tous les espoirs sont permis pour ceux qui souffrent de la crise ou de la politique socialiste du gouvernement.

N’étaient-ils pas présents côte à côte début décembre lors de la manifestation contre la politique fiscale du gouvernement ? Mais ça s’était avant, avant la préparation des listes pour les Municipales et les Européennes. Quand en 2012, le PCF obtient 0,193 % aux Présidentielles, la messe est dite ! Le PCF est l’ombre de lui-même et place du Colonel Fabien, la nomenklatura reste debout en se rappelant les 21,27% de Jacques Duclos à la même élection, mais c’était en 1969 … En 2012, le chevalier rouge Mélenchon arrive pour sauver l’extrême gauche et avec elle son lot d’idéaux les plus irréalistes les uns que les autres. Le candidat du Parti de Gauche fait le job, le fait très bien même, se révèle être un excellent orateur et obtient 11% … respect Camarade ! Malheureusement, sous ses faux airs de révolutionnaire, Mélenchon reste un apparatchik préférant voyager en jet privé pour arriver le plus rapidement possible auprès des braséros sociaux qu’il aura pris soin d’allumer avant de décoller du Bourget. Mais il a pour lui la gouaille prolétaire, la culture révolutionnaire et le talent de Jaurès. De son côté, Pierre Laurent, successeur de Jaurès à la tête de l’Humanité est un fils de. Pure produit de la nomenklatura communiste, il est un peu notre Kim Jong-Un, marchant dans les pas de son père à la tête du Conseil national, ex Comité central où siégea Paul Laurent. La mission du rejeton est difficile : continuer à exister au sein d’une extrême gauche divisée, ne pas se laisser concurrencer par Mélenchon, critiquer la politique socialiste et en même temps s’associer avec le PS pour sauver le plus d’élus possibles, sources de financement des bonnes œuvres du Parti. Autant dire que Pierre Laurent est soit schizophrène, soit comédien mais en aucun cas sincère.

Les objectifs des deux leaders léninistes sont opposés et la présidence du Parti de la Gauche Européenne n’est qu’un prétexte à leur séparation.

Il est fini le temps où on liquidait ses adversaires politiques mais il y a peut-être une solution pour Mélenchon, même s’il est attaché à son Parti de Gauche créé en 2009 pour flatter son égo. L’extrême gauche ne doit avoir qu’un seul chef, le PCF a les emblèmes de la grandeur, le Parti de Gauche a les résultats électoraux, Mélenchon a la qualité d’un meneur, il lui appartient de partir à l’assaut de la place du Colonel Fabien et de mettre ses couilles sur la table du Polit Bureau, ou si vous préférez de s’imposer au Conseil exécutif et de défendre la seule voix qui compte pour le prolétariat. Le temps est contre lui et dussè-je passer pour un donneur de leçon, je rappelle volontiers à Jean-Luc Mélenchon cette célèbre phrase de Gorbatchev prononcé le 7 octobre 1989, « Celui qui vient trop tard sera puni par la vie ».

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