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Pourquoi la dégradation de la note française par Standard and Poors va mettre en péril notre situation sur le marché mondial des capitaux
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Contrepoint

Le mécontentement suscité par les méthodes du gouvernement actuel était, jusqu’à présent, demeuré limité à l’Hexagone. La troisième dégradation de la notation financière, internationale, de nos emprunts d’Etat, pourrait changer la donne.

S’employer à disqualifier l’Agence Standard & Poor, à l’origine de cette décision, en alléguant ses responsabilités dans la crise de 2008, comme l’a fait un Ministre connu pour son franc-parler, ne saurait gommer l’impact de cette décision sur notre standing et sur le coût éventuel du financement de notre dette.

S’agissant du standing international de la France, il est important de noter que cette agence, dans les attendus justifiant sa prise de position, s’appuie sur les arguments avancés par le Fonds Monétaire, la Banque Mondiale, l’OCDE, la Communauté Européenne. Ces Institutions, en termes convenus et à peine voilés, expriment une censure de notre politique économique. La France est désormais l’objet d’une surveillance attentive qui la classe juste avant l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre.

Les conséquences financières, de cette nouvelle situation, sont encore à venir. A cet égard, il est important de rappeler que les appels de l’Etat au marché financier international ont été jusqu’à présent couverts, à près de 70% par des souscripteurs, non résidents, dont il importe d’éviter d’éveiller l’inquiétude, pour ne pas les perdre.

Celle-ci n’a aucune raison d’être. En effet, à 10 ans la France emprunte à 2,11%, taux très bas. Certes l’Allemagne pour la même durée ne paie que 1,71% mais l’écart de notre taux avec le sien demeure le même depuis 2 ou 3 ans. En revanche, les emprunts de l’Espagne et de l’Italie se situent à environ 4,10%, près du double de ceux de la France.

Ne pas mettre en péril notre situation, avantageuse, sur le marché mondial des capitaux doit être et est une des priorités du président et de son ministre des Finances. Cette priorité est menacée par l’absence de réduction, désormais inéluctable, de la dépense publique, l’absence de, vraies, réformes structurelles, l’absence de baisse du chômage, un taux de croissance dans le vestibule de la récession. Ce cumul des dénis de la réalité économique, en détruisant la confiance, moteur et vecteur de la création de valeur ajoutée, s’oppose à toute relance de l’économie.

En réponse à ce désaveu, on pouvait attendre, qu’en des termes ne mettant pas en cause l’autonomie de sa décision, le président tente de satisfaire les attentes des Français.

Or, qu’a-t-il dit : « Cette politique (la sienne) est la seule qui permette d’assurer la crédibilité et d’assurer la cohésion nationale et sociale. [1]». Une telle déclaration, face à l’incrédulité des Français et aux désordres suscités par la politique en question, ne peut avoir d’autre source que sa volonté de mettre en place pour l’Histoire, sa principale promesse électorale.

Celle donnant la primauté à un plus haut degré de justice sociale, le redressement économique étant recherché dans une seconde phase. Or, la création de richesse, représente un préalable à sa redistribution.

L’inversion politique, des priorités économiques, en retardant l’indispensable réduction du déficit de notre couteux système de protection sociale et d’autres dépenses excessives, conduit, tout droit, à une déflation annonciatrice d’une crise franco-française grave.

Un changement radical de cap, comme en 1983, avant qu’il ne soit trop tard, est le seul moyen d’éviter une descente aux enfers.



[1] Le Figaro des 15 Novembre 2013, page 20.

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