Etre obèse et en bonne santé, c'est impossible<!-- --> | Atlantico.fr
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Un enfant chinois souffrant d'obésité.
Un enfant chinois souffrant d'obésité.
©Reuters

Fin de l'illusion

Malgré plusieurs études qui envisageaient l'idée qu'un obèse pouvait rester en bonne santé, des scientifiques canadiens viennent de mettre fin à cet espoir : les deux sont physiquement incompatibles.

Patrick Serog

Patrick Serog

Patrick Serog est médecin nutritionniste. Il est membre de la Société française de nutrition et membre du Conseil d’administration de la Fondation Nestlé.

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Atlantico : Une étude canadienne établit que faire du sport ne protège pas les personnes obèses des risques que leur font courir cet état. Pour s'en prémunir, une seule solution : maigrir. Faut-il en déduire qu'il est incompatible d'être obèse et en parfaite santé ?

Patrick Serog : Quand on parle d'obésité, il existe trois stades différents de la situation. Le stade 1 qui va de 30 à 35 kilogrammes par mètre carré, le stade 2 qui va de 35 à 40, et enfin le stade 3 qui lui démarre au-delà de 40. Quand on se retrouve au stade 3, l'obésité devient par nature incompatible avec  le fait d'être en bonne santé. En effet, à partir de ce niveau, l'obésité va abimer les articulations, ce qui va pousser à la sécrétion de substances inflammatoires qui vont malheureusement attaquer le système cardio-vasculaire et cérébro-vasculaire. Donc oui c'est incompatible.

La pratique du sport peut rester envisageable s'il n'y a pas de complications métaboliques. Mais il faut pratiquer alors un sport porté, sous surveillance. Dans ces conditions, cela apporte un plus par rapport au projet d'amaigrissement. Mais dire à quelqu'un d'obèse d'aller faire du sport tout seul, c'est l'envoyer au casse-pipe. Et le sport ne fait pas perdre du poids, il permet de stabiliser un nouveau au poids atteint après un amaigrissement.

Cependant toutes les obésités se valent-elles ? Font-elles courir les mêmes risques, ou des différences existent-elles selon la nature de l'obésité ?

Tous les êtres humains sont un peu différents, il n'y a donc jamais de réelles équivalences. Certains vont avoir des complications métaboliques, d'autres plutôt articulaires. Cela dépendra également de la génétique de chacun : on ne sait pas pourquoi à un moment le tissu adipeux se transforme en tissu pathologique pouvant secréter des substances inflammatoires. Ce n'est pas au même stade chez tout le monde. On ne peut pas répondre avec précision.

Y a-t-il des profils type plus à risque face au développement de maladies liées à l'obésité ? Sommes-nous tous égaux face aux dangers de la prise de poids, ou certains métabolismes résistent-ils mieux ?

Il y a ceux qui ont déjà dans la famille des gens qui sont obèses, mais ceux aussi qui ont des antécédents familiaux de diabètes ou de maladies cardio-vasculaires. Après, les caractéristiques métaboliques des personnes – quand elles ne sont pas obèses –  jouent dans le développement des maladies qui interviendront quand ces personnes seront dans un état d'obésité. Nous ne sommes donc pas tous égaux face à la survenue des problèmes. Je dirais même que nous sommes des obèses inégaux comme nous sommes des mangeurs inégaux. 

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