Les sept raisons pour lesquelles François Hollande n’est pas encore cuit<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
François Hollande pourrait être réélu en 2017.
François Hollande pourrait être réélu en 2017.
©Reuters

Éditorial

Au plus bas dans les sondages, le président de la République a pourtant encore la possibilité d'être réélu en 2017. Voici pourquoi.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

Voir la bio »

On l’a dit, redit, écrit : jamais un président de la République n’est tombé aussi bas et aussi vite dans les sondages que François Hollande. « S’il creuse encore, il va trouver du gaz de schiste », ironise-t-on à la buvette de l’Assemblée ! De là à en déduire qu’il n’a déjà plus aucune chance d’être reconduit en 2017, il y a cependant un fossé, franchi allègrement par ses adversaires politiques comme par ses détracteurs à l’intérieur de son propre camp.

Pourtant, je pense que rien n’est joué et ce, pour au moins sept raisons :

-        Le chef de l’Etat est le maître du temps. Rendu très impopulaire par une politique fiscale abrupte mise en œuvre dés le début de son quinquennat, Hollande pourrait, tout au contraire, câliner les Français à partir de 2015, notamment dans l’hypothèse où la reprise économique tant attendue s’amorcerait.

-        Si la personnalité du président déconcerte, elle ne suscite pas de détestation. Contrairement à Nicolas Sarkozy, c’est plus la compétence du dirigeant que l’homme lui-même qui pose problème. S’il parvenait à redresser le pays, le chef de l’Etat pourrait donc partir à la reconquête de l’opinion.

-        Ses partenaires de gauche sont dans un tel état qu’ils ne semblent pas en mesure de lui imposer un rapport de force. Les Verts ne feront pas de miracles en 2017, le PRG a déjà renoncé et il y a un certain flottement entre le PC et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Au total, Hollande ne devrait pas rencontrer de grandes difficultés pour atteindre le second tour de la présidentielle.

-        La droite, en revanche, paraît plus morcelée que jamais. La guerre Copé-Fillon est dépassée. D’autres candidatures se dessinent, tout aussi sérieuses. Celles de Sarkozy, de Juppé, de quadras qui voudront saisir l’occasion de primaires ouvertes pour gagner de précieux points de notoriété (les Bruno Le Maire, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, NKM). Il se dit même qu’un Jean-Pierre Raffarin, artisan de tous les récents compromis et réconciliations à l’UMP, y penserait en chantant « Allumer le feu » dans sa salle de bains... A côté de l’UMP, il faut désormais compter avec l’Alternative, l’union centriste de l’UDI et du Modem, qui a l’intention d’être représentée en 2017. Même si l’on met de côté l’inévitable Dupont-Aignan, cela fait beaucoup pour une droite qui peine à recouvrer une doctrine, une stratégie et un leader.

-        Le Front National, tout au contraire, est réuni derrière son chef, Marine Le Pen, qui risque de franchir la barre des 20% au premier tour dans trois ans et demi et d’arracher son ticket pour la finale. Une hypothèse qui fait horreur aux socialistes en public, mais en ravit quelques uns en privé.

-        Quant à François Hollande, il possède une caractéristique que l’on cultive peut-être en Corrèze, dans ce département où il a préparé son ascension à l’instar de Jacques Chirac : rien ne l’atteint vraiment. Les visiteurs qui ont eu l’occasion de passer quelques minutes dans son bureau à un moment où les critiques pleuvaient sur son action sont unanimement frappés par sa décontraction apparente. Chez son maître en politique, François Mitterrand, on louait la «  force tranquille ». De Jacques Chirac, on disait qu’il avait le cuir tanné. Selon un proche du président, « la polémique actuelle sur son opération de la prostate lui en touche une sans faire bouger l’autre ». Humour de la gauche qui en a... En tout état de cause, cette capacité à se protéger des événements hostiles représente un atout dans la compétition politique de haut niveau.

-        Candidat PS par accident après le retrait de DSK, Hollande a été sous-estimé par ses adversaires pendant la campagne. Président par défaut, il continue de l’être aujourd’hui. Il a sans doute raison de penser que le mépris affiché par ses rivaux à son endroit le favorisera le moment venu.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !