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Les Français rêvent-ils d’une finale Sarkozy/Strauss-Kahn ?
Les Français rêvent-ils d’une finale Sarkozy/Strauss-Kahn ?
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EDITORIAL

A un an du second tour de la prochaine présidentielle, nombre de sondages prédisent une finale Sarkozy/Strauss-Kahn.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Puisque par les temps qui courent, foot et politique s’entrechoquent, je vais vous parler de 2012 à la manière d’un Pierre Menès ou de l’inénarrable Thierry Roland. Depuis plus de 20 ans, précisément depuis la coupe de France de 1988 qui a opposé au dernier stade de la compétition les deux favoris, François Mitterrand et Jacques Chirac, les électeurs n’ont plus connu une finale digne de ce nom.

1995 : Après deux mandats de François Mitterrand, la gauche est à bout de souffle. Personne ne s’impose au PS. Lionel Jospin gagne à la surprise générale les qualifs face à Henri Emmanuelli  avec pour seule ambition de faire bonne figure contre Chirac ou Balladur sans espoir de gagner. Le combat fut incolore et inodore à l’image du débat télévisé de l’entre deux tours dont on n’a d’ailleurs pas retenu la moindre formule saillante. Match nul, dit-on dans le jargon des amoureux du ballon rond.

2002 : Pire encore. Cette fois, Jospin, capitaine de l’équipe de France depuis cinq ans, semble préparé comme un champion avant le match retour qui doit l’opposer à Chirac. Las, il est éliminé par Jean-Marie le Pen dés le premier tour. Et nous voici avec un face-à-face joué d’avance entre Chirac et Le Pen gagné par le premier sur un score digne d’un Brésil/Luxembourg.

2007 : Une femme, Ségolène Royal, nimbée de lumière, flotte au dessus des sondages. Elle écrase ses adversaires lors des primaires PS et s’octroie le droit d’affronter le champion incontesté de la droite, Nicolas Sarkozy. Mais dés les premiers entrainements, tant en France qu’à l’étranger, les observateurs constatent qu’elle n’a pas le niveau. Mauvaise préparation, incapacité à jouer collectif, erreurs de débutante. Bref, la cata.

2012 : Les Français, nombre de sondages l’ont montré, rêvent d’une finale Sarkozy/Strauss-Kahn. Et ils ont bien raison. Les deux hommes qui approchent de la soixantaine sont intelligents, compétents et mûrs pour exercer une fonction aussi exigeante. Le duel recèle de belles promesses car il y a opposition de styles. Sarko est un attaquant décomplexé, DSK un technicien subtil. Le président incarne d’abord le combat contre l’insécurité, le directeur du FMI fait plutôt valoir son expertise économique. Quant aux valeurs qu’ils défendent, si Nicolas Sarkozy exhume fréquemment les racines chrétiennes de la France, Strauss-Kahn cherche au contraire à s’inscrire dans une forme de modernité, par exemple en se prononçant en faveur du mariage gay.

Mais on le voit depuis quelques semaines, les petits candidats se multiplient, saisissant l’occasion unique de s’offrir une tribune médiatique à bon compte, et les couteaux s’aiguisent dans chaque camp, rendant tout pronostic hasardeux. Surtout, un outsider au talent incontestable, Marine Le Pen, semble en mesure de profiter des failles dans les défenses de la gauche et de la droite pour arracher une place en finale. Telle un renard des surfaces, elle sait ce que veut dire partir à la limite du hors jeu…

Eh oui, c’est sans doute ce qu’on appelle la glorieuse incertitude du sport.

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