Exclusif : François Hollande a un jumeau maléfique (et c'est lui qui a annoncé que l'inversion de la courbe du chômage, c'était pour plus tard) <!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande a brouillé sa communication sur les chiffres du chômage hier jeudi.
François Hollande a brouillé sa communication sur les chiffres du chômage hier jeudi.
©Reuters

Mister Hyde

En l'espace de quelques minutes, François Hollande a semé la confusion dans les esprits : après avoir laissé entendre hier jeudi qu'il abandonnait son objectif d'inversion de la courbe du chômage en 2013, il a répondu "oui" à la question "Croyez-vous à l'inversion de la courbe du chômage avant la fin 2013 ?"...

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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Tétanie et consternation ! Comme si un mauvais génie - que nous nommerons François Follande pour le débusquer - s’était emparé de l’esprit présidentiel, le chef de l’État a surpris son monde, jeudi matin, en déclarant que : "l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage, c'est une bataille, elle se fera mois par mois, nous devons y travailler sans cesse, tout le temps nécessaire, ce mois-ci comme les autres mois. Mais ce qui compte, c'est cette tendance que nous devons maintenant imposer, c'est que le chômage doit cesser d'augmenter".

Tout cela fleurait bon le dilatoire et le renoncement ambigu. Du reste, les cadors du PS commencèrent aussitôt à expliquer au bon peuple que ces objectifs quantifiés n’avaient guère de sens et qu’il était même idiot de s’infliger pareille contrainte. Quelques heures plus tard, dans un magnifique effort de rétro-pédalage, l’Élysée expliquait pourtant qu’il n’y avait nullement abandon de cette grande cause statistique.

Enfin, les chiffres tombaient : les inscrits en catégorie "A" à Pôle Emploi avaient bel et bien diminué d’environ 20 000. Ouf !

Que retenir de ce girouettisme présidentiel ? Il est certain que François Hollande savait déjà à quoi s’en tenir quand il a dérapé sur sa première formulation, Pôle emploi n’avait pu lui dissimuler ses chiffres.

En réalité, cette expression de l’impensé présidentiel, ce retour du refoulé, trouvent leur explication dans l’analyse même de ce pseudo recul du chômage. Si l’on tient compte des efforts démesurés de radiation des inscrits (+25,8 % par rapport à septembre 2013, +34,5 % sur un an), ce que Michel Sapin n'analyse pas comme un "phénomène particulier" (sic), le glissement prononcé des demandeurs en catégorie B et C et les recrutements d’emplois bidons dans les associations, entreprises publiques et administrations par dizaines de milliers, seul le traitement cosmétique du chômage bat son plein.

La triste réalité est que les dizaines de plans sociaux, les milliers d’entreprises en difficulté, la stagnation économique ne peuvent produire qu’un seul résultat : la montée du sous-emploi. Avec une croissance d’1,5 % et 200 000 recrutements d’emplois aidés, Hollande espérait faire illusion. Le marasme économique rend vaines toutes ses manipulations et il y a peu de chances que les Français se laissent berner, au-delà de quelques médias dévoués.

Il faut en effet être journaliste au Nouvel Observateur pour ne pas se rendre compte que toute cette construction menace ruine.

François Follande, lui, se sent donc obligé de dire ce que François Hollande ne peut avouer. Il faudra désormais suivre avec attention les déclarations "off" de ce jumeau terrible.

A lire de l'auteur de cet article :  "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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