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Humour noir : comment traumatiser votre enfant pour en faire un être inadapté mais génial
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Bonnes feuilles

Les traumatismes infantiles constituent un avantage décisif dans l'existence. Extrait de "Comment traumatiser votre enfant : 7 méthodes infaillibles pour en faire un être inadapté mais génial" (2/2).

La non-fiabilité des parents est à la racine de la plupart des traumatismes infantiles. Elle peut déstabiliser la confiance en soi chez les enfants les plus solides. La non-fiabilité parentale mine la confiance en tout – confiance en l'écoute des autres, confiance en la parole des autres, confiance en la présence des autres le jour où on aura besoin d'eux. De fait, la plupart des enfants élevés par des parents non fiables auront du mal, une fois adultes, à faire confiance, et les voilà propulsés dans une vie entière de relations dysfonctionnelles et vouées à l'échec.

La forme basique de non-fiabilité se manifeste dès la petite enfance – êtes-vous présent quand le bébé pleure ? Le parent indulgent sera trop présent, empêchant l'enfant de développer ses capacités d'auto-apaisement, et le parent négligent presque toujours absent. Mais la méthode la plus efficace consiste à être parfois là, parfois pas. L'incohérence est une des bases de la parentalité traumatisante et au fil des années la fiabilité incohérente se traduira dans la mémoire de l'enfant par une non-fiabilité absolue. Votre enfant ne doit pas savoir s'il peut ou non compter sur vous, s'il recevra un bisou sur son bobo, si on lui dira de la fermer ou s'il sera purement et simplement ignoré.

À mesure que l'enfant grandit, prenez l'habitude de lui mentir, ce qui lui apprendra qu'il ne faut pas croire les gens. En fonction de son niveau, commencez par de menus bobards, tels que l'existence du Père Noël, de la Petite Souris ou des cloches de Pâques ; continuez avec des affabulations plus sérieuses comme le baratin sexuel sur les petits oiseaux, les abeilles, les choux et les cigognes ; enchaînez avec les tricheries temporelles du type « je reviens bientôt » alors que vous partez trois jours en week-end ; achevez-le en affirmant, par exemple, que le monsieur qui l'élève n'est pas son vrai père. Vous vous sentirez sans doute coupable de mentir (de fait, insister sur l'importance de dire la vérité pour son propre bien fait probablement partie des obligations que vos parents vous ont léguées), mais rappelez-vous que vous trompez votre enfant dans une perspective plus large : saper sa confiance en lui.

Extrait de "Comment traumatiser votre enfant : 7 méthodes infaillibles pour en faire un être inadapté mais génial", Jen Bilik et Jamie Thompson, (Editions Robert Laffont), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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