Londonistan : le rapport qui prétend que les services secrets français étaient prêts à se faire passer pour un groupe néo-nazi pour assassiner l'imam extrémiste Abou Hamza <!-- --> | Atlantico.fr
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L'ONG "Hope Not Hate" soulève l'idée que les services secrets français aient essayé de tuer l'imam extrémiste Abou Hamza.
L'ONG "Hope Not Hate" soulève l'idée que les services secrets français aient essayé de tuer l'imam extrémiste Abou Hamza.
©Reuters

Info ou intox ?

Que 15 ans après les faits présumés, l'ONG "Hope Not Hate" soulève dans un rapport l'idée que les services secrets français aient essayé de tuer l'imam extrémiste Abou Hamza a de quoi surprendre. Les révélations interviennent en effet au moment précis où les autorités britanniques ont des comptes à rendre à leur opinion publique.

Alain Chouet

Alain Chouet

Alain Chouet est un ancien officier de renseignement français.

Il a été chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE de 2000 à 2002.

Alain Chouet est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l’islam et le terrorisme. Son dernier livre, "Au coeur des services spéciaux : La menace islamiste : Fausses pistes et vrais dangers", est paru chez La Decouverte en 2011.

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Dans son rapport "Gateway to Terror" publié par l'ONG "Hope not hate" (De l'espoir pas de la haine), Nick Lowles décrit une tentative d'assassinat vieille de 15 ans de l'imam extrémiste Abou Hamza par les services secrets françaisqui craignait qu'il n'inspire au terrorisme intérieur la mise en place d'attentat durant la Coupe du Monde de football 1998. Le plan aurait consistéà ce qu'il soit abattu dans une rue de Londres après qu'il ait reçu de "fausses menaces" d'un groupuscule d'extrême-droite nommé "Combat 18" qui aurait ainsi été désigné comme le coupable idéal.

Alain Chouet : Le service de renseignement (et d'action) extérieur de tout pays a pour mission permanente d'étudier, préparer et tenir à disposition de l'autorité politique toutes les solutions possibles à un problème de sécurité ou à une menace dont la source se trouve à l'étranger.

Ces solutions peuvent aller de la négociation avec les auteurs de la menace à leur élimination physique en passant par tous les stades intermédiaires de la contre-propagande, de la neutralisation morale ou financière, des contre mesures policières et/ou judiciaires, etc. C'est ensuite aux autorités gouvernementales de choisir dans la panoplie qui est tenue à leur disposition la stratégie qu'elles entendent mettre en œuvre.

Dans le cas d'espèce, et compte tenu du fort soutien financier, logistique, idéologique et médiatique fourni impunément par des imams salafistes basés à Londres aux terroristes qui frappaient alors durement la France, il est possible, et même probable, - puisque c'est une de leurs missions permanentes - que les services français aient étudié et mis au point diverses formes de ripostes éventuelles - y compris violentes - à proposer au gouvernement de l'époque. Ce en quoi ils n'auraient fait que leur travail.

Cela dit, j'observe que cette rumeur qui met en cause sans nuance notre pays 15 ans après les faits est répandue dans le Royaume-Uni au moment où les autorités britanniques ont à rendre des comptes à leur propre opinion publique et aux opinions publiques européennes quant au soutien déterminant que leurs services sont soupçonnés d'avoir fourni aux programmes d'espionnage et d'écoute de la NSA révélés par Edouard Snowden. Cela sent à la fois la diversion et le réchauffé... et je n'entends guère les bonnes âmes d'Outre- Manche s'inquiéter du sort de M. Abou Hamza livré par leur pays au États-Unis où il risque la peine de mort.

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