La décision surprise de la BCE lance le rallye boursier de fin d’année <!-- --> | Atlantico.fr
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Fabrice Cousté, CMC Markets France
Fabrice Cousté, CMC Markets France
©CMC Markets

Tribune

Par Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France

Mario Draghi prend la plus grande décision depuis son fameux message « Whatever it takes to save the euro » exprimé en juillet 2012. En effet, la Banque Centrale Européenne vient de prendre à contre-pied le consensus des analystes qui anticipaient un statu quo des taux directeurs. La BCE a décidé d’abaisser son taux principal de refinancement à 0.25 %, contre 0.50 % depuis le mois de mai.

Pourquoi cette baisse surprise ? La BCE prend acte de la chute de l’inflation dans la Zone Euro et estime désormais qu’une période « prolongée » de basse inflation à moyen terme est le scénario le plus probable pour la zone économique. L’inflation en zone euro a atteint en octobre un plus bas depuis fin 2009, à 0,7%, largement sous l’objectif d’inflation de moyen à long terme de 2 %. Les risques d’inflation étant maîtrisés, la BCE peut adopter une position plus ‘dovish’ c’est-à-dire plus accommodante, afin de relancer ce qui manque cruellement à l’Europe : la croissance. 

Conséquence, le taux marginal de refinancement est lui abaissé à 0.75 % contre 1 % depuis le mois de mai. En revanche, la BCE n’a pas osé franchir le pas d’un taux de rémunération des dépôts négatif. Le taux reste à 0 %. S’il devenait négatif, cela signifierait que les banques devraient payer pour placer de l’argent auprès de la BCE, ce qui pourrait les encourager à prêter davantage. Or à part quelques banques en difficulté du côté des pays périphériques (Grèce, Portugal, Espagne) pour qui un LTRO 2 se profile, celles-ci sont plus enclines à reconstituer leurs fonds propres et à absorber les nouvelles réglementations (sans parler des provisions passées pour litiges judiciaires) qu’à faire du crédit.

Sur le marché des changes, l’Euro faiblit logiquement puisque le taux d’intérêt pour les liquidités en Euro baisse. Théoriquement, les investisseurs vont se délester de leurs Euros pour investir dans des devises qui sont plus rémunératrices. La paire EUR/USD est tombé sur 1.3350 avant de rejoindre 1.33 après que le PIB US du troisième trimestre a été publié. En effet, la croissance ressort à 2.8 % d’une année sur l’autre contre seulement 2 % anticipé et 2,5 % précédemment. Autre facteur baissier pour la monnaie, Mario Draghi admet que l’inflation restera basse à moyen terme ce qui sous-entend que la reprise économique dans la Zone Euro est très faible et désespérément lente… et que le risque de déflation, déjà à l’œuvre en Grèce reste une sérieuse menace à envisager par la BCE.

Concernant les marchés actions, les investisseurs vont pouvoir miser sur un surplus de performances pour les actifs européens, corrélé à l’expansionnisme monétaire décidé par la BCE. Qui plus est, n’oublions pas que l’affaiblissement organisé de l’euro s’inscrit dans la guerre des changes à laquelle s’adonnent les grandes banques centrales, depuis quelques années. L’objectif non dissimulé de rendre plus compétitive l’économie européenne à l’export, pourrait offrir de meilleures perspectives de croissance pour les entreprises de l’union monétaire, au quatrième trimestre de l’année. Un levier bienvenu alors que nombre de celles-ci ont déçu par leurs résultats au troisième trimestre !

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