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Michel Rousseau – Fondation Concorde : "Aucun gouvernement sensé ne viendrait surtaxer de l'épargne"
©Flickr

L'interview Atlantico Business

Le gouvernement ne taxera finalement pas les PEA, PEL et l'épargne salariale mais seulement l'assurance vie. Un recul du gouvernement qui est avant tout « un choix politique » selon Michel Rousseau, le président de la Fondation Concorde. Le patron du think-tank libéral estime que le gouvernement vient d’enfreindre les « règles sacrées » de l’épargne française : la confiance et la durée.

Michel Rousseau

Michel Rousseau

Michel Rousseau est le Président de la Fondation Concorde, think-tank qui, depuis plus de 10 ans, cherche à enrichir le débat public avec ses propositions.

 

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Atlantico Business : Comment interprétez-vous cette reculade du gouvernement ? Est-ce un choix économique ou plutôt un choix politique ?

Michel Rousseau : C'est avant tout un choix politique parce qu'aucun gouvernement sensé ne viendrait surtaxer de l'épargne qui peut être utile pour l'investissement et pour l'avenir. Les socialistes font tout le contraire de ce qu'ils ont annoncé. Ils voulaient favoriser l'investissement et l'épargne dans les PME, ce qui est un objectif louable. Mais en faite, ils remettent en cause toute cette épargne ! Comme chacun le sait, la France est un pays qui a un taux d'épargne très élevé par rapport aux autres. Là, on touche aux règles sacrées de l'épargne : la confiance et la durée. S'il n'y a plus cela évidemment les gens vont revoir la manière dont ils vont placer leur argent.

Justement, cette séquence risque-t-elle de provoquer une méfiance ou un "désamour" des Français pour l'épargne ?

Bien sûr. Actuellement, nous sommes à environ 16% de taux d'épargne en France, un des meilleurs des pays occidentaux. Pourquoi, parce qu'il y a une sorte d'engagement, de parole respectée par l'État. Désormais, elle ne le sera plus et c'est nuisible à l'état d'esprit des épargnants de savoir que leur principal interlocuteur ne respecte pas sa parole. Surtout que l'on ne voit pas vraiment où veulent en venir les socialistes sinon de trouver un peu d'argent pour colmater un modèle de santé totalement exsangue. L'année prochaine, nous devrons encore aller chercher un peu d'argent et l'année suivante encore... Parce qu'il faudra toujours plus d'argent.

Pierre Moscovici en a profité pour annoncer que l’assurance-vie va être « modernisée et stabilisée». Que faut-il en attendre selon vous ?

Quand Pierre Moscovici parle, je serai à la place d'un épargnant je serai très prudent. Il ne tient pas sa parole et manipule la réalité. Notre ministre de l'Économie est quelqu'un qui a une distance par rapport au fait qui est absolument étonnante. Quand il promet de faire mieux au sujet de l'assurance vie, c'est extrêmement douteux bien qu'il puisse réellement faire mieux. Monsieur Moscovici dit vouloir faire en sorte que l'épargne rapporte plus et soit mieux placée : je me demande dans quelle mesure on peut faire confiance à un gouvernement pour être plus habile que les épargnants eux-mêmes au vu de ce tout ce qui s'est passé, je n'y crois pas beaucoup. Je conseil donc à tout le monde de regarder à deux fois avant de se lancer dans les nouvelles propositions d'un ministre de l'économie qui ne tient pas parole.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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