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Le FN offre des solutions claires, contrairement au PS et à l'UMP.
Le FN offre des solutions claires, contrairement au PS et à l'UMP.
©Flickr

Éditorial

Sur l’économie, étatiste ou libéral ? Sur la sécurité, ligne Valls ou Taubira ? Alors que l'UMP se cantonne au positionnement du "ni-ni", le duo de l’exécutif Hollande-Ayrault joue à "plouf-plouf" quand une question grave se présente.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Toute la politologie française se passionne pour une et une seule question : pourquoi le Front national monte-t-il autant chez nous ? La nature politique a, elle aussi, horreur du vide. Et actuellement, le vide remplit les colonnes des journaux, les écrans de télévision et inonde nos ondes. On peut, en effet, passer beaucoup de temps à ne parler de rien. Je regardais récemment avec étonnement une émission politique fameuse réunissant plusieurs journalistes de renom autour de Xavier Bertrand. Ces brillants confrères ont passé tout le premier quart d’heure du programme à essayer de savoir si l’ancien ministre de la Santé compte se présenter à la présidentielle, dans quatre ans ! Xavier Bertrand, qui culmine à 2% dans les sondages, réaffirmait avec fermeté son intention de candidater quelle que soit la décision de Sarkozy, Fillon et les autres. Et tout le monde sur le plateau semblait se satisfaire d’une détermination quasi anachronique puisqu’elle assurait la sacrosainte dépêche AFP, la reprise qui demeure la quête essentielle de tout interviewer d’une personnalité politique. Il se trouve que par la suite, sur des sujets comme l’emploi ou la réforme des retraites, Bertrand a dit des choses plutôt intéressantes mais elles n’intéressaient plus personne : la dépêche était  assurée.

Cette passion vide se résume à droite par une formule qui est devenue consubstantielle à l’UMP : le ni-ni. Au départ, il s’agissait d’exprimer qu’en cas de face à face PS-FN lors d’une élection locale ou nationale, un bon électeur UMP ne doit être ni pour le Front national, ni pour le Front républicain. Mais alors pour quoi ? Pour « le moins sectaire » comme a osé le lancer François Fillon ? Sûrement pas. On est ni-ni, un point c’est tout. Sur l’Europe, europhile ou eurosceptique ? Ni-ni ! Sur l’économie, étatiste ou libéral ? Ni-ni. Sur les étrangers, immigration zéro ou intégration massive ? Ni-ni. Etc.

A gauche, pas de quoi pavoiser. On a parfois l’impression que le duo de l’exécutif Hollande-Ayrault joue à plouf-plouf quand une question grave se présente. Augmenter la fiscalité des entreprises ou celle des ménages ? Plouf, plouf, ce sera toi qui paiera un, deux, trois… Sur la sécurité, ligne Valls ou Taubira ? Plouf, plouf.  Pour Leonarda, doit-elle pouvoir rentrer en France ? Elle seule ? Accompagnée de sa famille ? Valls ne veut rien lâcher, les Verts et le Front de Gauche hurlent à la mort. Et le duo « Ayrhollandeé ? Plouf-plouf. Avec, si possible, ni gagnant, ni perdant (la gauche aussi aime bien le ni-ni…). La jeune fille pourrait revenir finir ses études chez nous mais sans ses parents, d’autant qu’on lui a découvert une sœur vivant en France en situation régulière…

Ni-ni, plouf-plouf et en face, un FN oui/non, qui offre à l’opinion des réponses claires, tranchées. Simplistes ? Sans doute. Encore faudrait-il être capable de le démontrer.

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