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Vers un retournement 
du marché de l’immobilier ?
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EDITORIAL

L’inquiétude gagne les professionnels de l’immobilier. Depuis plusieurs semaines, les acheteurs se dérobent. Les demandes de visites se font moins nombreuses dans les agences.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Tout se passe comme si les candidats renonçaient à un désir toujours très vif de devenir propriétaires devant la flambée des prix. Car de nombreux excès ont été commis, notamment à Paris, où les petites surfaces s’enlèvent à dix mille euros le mètre carré, voire davantage, avec une surcote injustifiée  pour la plupart des spécialistes.

Il est vrai que dans les enquêtes d’opinion, les Français interrogés continuent de croire à la poursuite de la hausse des prix, comme c’est toujours le cas à la fin d’une longue période inflationniste, car rien n’est plus difficile à prévoir que le moment  où se produira le retournement. Or, celui-ci pourrait intervenir plus rapidement qu’on ne pense. Plusieurs agents immobiliers consultés par nos soins considèrent que les statistiques des notaires  arrivent trop tard pour refléter l’évolution réelle des prix à très court terme. Ainsi, la flambée enregistrée depuis le début de l’année, notamment dans la région parisienne, serait plus forte que la tendance annoncée par les officines. Mais par ses excès mêmes, elle entraînerait un coup d’arrêt, un début de panne dans les transactions, qui suscite la crainte de voir renaître la situation de 2008 au moment de la crise financière, où le marché avait été gelé pendant plusieurs mois.

Plusieurs signes avant-coureurs annoncent déjà un changement. La Banque de France évoque un ralentissement de la  demande pour la première fois depuis deux ans, alors que l’Observatoire Crédit Logement fait état d’une chute spectaculaire des candidats à l’emprunt. Il faut dire que les banques, incitées par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, relèvent  leurs taux de crédit de dix points de base par mois depuis le début de l’année. On est ainsi passé de 3,2% à la fin 2010 à 3,7% fin mars et l’on dépasserait 4% avant la fin de l’année.

Cette évolution va peser sur le nombre des transactions, mais elle devrait permettre de calmer un peu les prix. Car la baisse des taux avait facilité le dérapage des cours, de sorte que l’avantage obtenu en matière de crédit était souvent gommé par un coût plus élevé du logement. Inversement, le renchérissement du loyer de l’argent pourrait être compensé par une détente sur le marché immobilier.

Mais, en la matière, la psychologie joue aussi son rôle. La pierre ne sert pas seulement à se loger, mais fait partie de la panoplie des valeurs refuges, au même titre que les métaux précieux, l’or et l’argent notamment, qui atteignent des records historiques, en raison des désordres de la situation monétaire internationale. La situation chaotique de la finance, qui éloigne pour l’instant les Français de la Bourse, représente un facteur de soutien pour l’immobilier et cela n’affecte pas pour l’instant la construction : les mises en chantier sont en forte hausse et il faut souhaiter que le mouvement perdure en raison d’une pénurie permanente de logements en France, largement responsable des errements passés sur le front des prix.

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