5 ans après la mort de Sœur Emmanuelle, la bataille de ses successeurs pour faire vivre sa fondation<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Sœur Emmanuelle est décédée le 20 octobre 2008.
Sœur Emmanuelle est décédée le 20 octobre 2008.
©Reuters

Yallah !

L'Association Sœur Emmanuelle continue d'aider les populations dans le besoin, parfois dans des zones conflictuelles comme le Liban, le Mali ou l'Egypte.

Sabine Gindre

Sabine Gindre

Sabine Gindre est la présidente d'Asmae - Association Soeur Emmanuelle. 

Voir la bio »

Atlantico : Alors que Soeur Emmanuelle disparaissait il y a cinq ans, vous avez décidé de reprendre sa mission à travers l'association ASMAE (Association Sœur Emmanuelle). Qu'est ce que cela signifie comme engagement au quotidien ?

Sabine Gindre : Nous avons décidé très peu de temps après la mort de Soeur Emmanuelle de continuer sans attendre, tout le monde étant convaincu que c'était alors la meilleure chose à faire. Chacun étant certain de la pertinence d'une telle action, il n'y a pratiquement eu aucune hésitation sur ce point. Néanmoins, nous nous sommes vite rendu compte qu'il nous fallait une certaine souplesse pour pouvoir rester au plus près de nos partenaires sur le terrain, ce qui nécessite un certain soutien du grand public, mais aussi des structures institutionnelles.La présence dynamique et charismatique de Soeur Emmanuelle ayant beaucoup aidé de son temps, il n'a pas été facile de continuer dans cette veine sans bénéficier de la même force d'entraînement et d'interpellation. La mobilisation n'a cependant pas été extrêmement difficile à mettre en place, puisque nous avons bénéficié jusqu'ici d'un enthousiasme clair, que ce soit de la part des équipes de professionnels ou de bénévoles.

De par vos actions, vous êtes amenés à opérer dans des zones conflictuelles (Liban, Mali, Egypte...). Quelles sont les difficultés que vous y rencontrez ?

Mener des actions de développement nécessite de prendre le temps, d'être à l'écoute et de trouver les bons partenaires pour porter le projet dans la durée, ce qui peut amener effectivement à travers des périodes de troubles locaux. Cela nécessite une vigilance toute particulière en termes de sécurité et demande une certaine capacité d'initiative lorsqu'un repli de nos opérations doit être envisagé, comme cela a été le cas au Mali. Même si nous gardons le contact avec nos partenaires et tentons d'opérer a minima depuis la France. Par ailleurs, nous avons décidé de ne plus envoyer de jeunes en chantier humanitaire dans cette zone, les risques sécuritaires étant évidemment trop grand pour eux. 

Ces problèmes se sont aussi posés d'une certaine manière en Egypte, pays où nous sommes très présents, lorsqu'il a fallu interdire à nos équipes de se déplacer pour éviter tout danger. Il s'agit d'un équilibre à trouver entre le maintien de nos opérations, nous ne pouvons pas abandonner nos partenaires sur le terrain, et les responsabilités de sécurité qui en découlent.

Comment réagissent les populations locales face à l'action d'ASMAE?

De manière positive. Chaque fois que je me déplace dans les pays où nous travaillons, j'y reçois un accueil extraordinaire, et cet accueil n'est évidemment pas fait en mon nom mais au nom de tout ce que représente l'association pour eux. Nous avons su tisser une histoire sur le temps long (ASMAE a 30 ans cette année) ce qui nous a permis de surmonter les obstacles qui ont se présenter dans des pays comme le Liban ou comme Madagascar. A l'arrivée, nous sommes les témoins d'une authentique reconnaissance à l'égard de notre action.

Vous défendez l'idée que le message de Soeur Emmanuel est toujours d'actualité aujourd'hui. En quoi ?

En premier lieu l'idée de partager la vie des plus pauvres, d'être une "chiffonière parmi les chiffoniers" plutôt que de verser dans la condescendance caritative. Cette approche permet de créer un climat de confiance en démontrant que nous sommes à l'écoute, respectueux, et que nous ne serons toujours là le lendemain, le but étant encore une fois de s'inscrire dans la durée. Ainsi l'avenir d'un enfant se construit pas à pas, mais doit aussi selon nous se construire avec sa communauté.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !