Vincent Ricordeau - KissKissBankBank : "Les négociations sur la réforme du crowdfunding avancent dans le bon sens" <!-- --> | Atlantico.fr
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Vincent Ricordeau, président et fondateur de KissKissBankBank
Vincent Ricordeau, président et fondateur de  KissKissBankBank
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L'interview Atlantico Business

La plateforme de crowdfunding KissKissBankBank devrait passer la semaine prochaine la barre des 9 millions d'euros collectés depuis son lancement en 2007. Son PDG et fondateur, Vincent Ricordeau, est également très engagé dans les consultations gouvernementales autour de la réforme du crowdfunding portée par Fleur Pellerin. Face à la levée de bouclier de la profession, Vincent Ricordeau estime qu'il faut, pour le moment, rester prudent et attendre la fin des négociations.

KissKissBankBank c'est deux plateformes de crowdfunding sur internet. Quelle est la différence entre les deux et quels sont vos projets de développement ?

Il y a d'une part KissKissBankBank, notre plateforme de don en ligne. Elle permet, par exemple, de financer un projet créatif comme un court métrage. C'est notre plateforme historique et elle réalise en moyenne 300% de croissance depuis 3 ans, signe que ce marché est en pleine expansion. Par contre, lorsque vous souhaitez monter, par exemple, un restaurant bio, vous êtes plutôt dans une démarche entrepreneuriale. Vous allez générer des revenus, il est donc plus logique que l'on vous prête de l'argent. C'est pour cela que l'on a lancé la plateforme HelloMerci, spécialisée dans le prêt solidaire, le deuxième des trois segments du crowdfunding. Lancé en avril, nous avons déjà atteint les 1000 projets et plus de 220.000 euros collectés. En ce qui concerne le développement, tous les segments nous intéressent. On réfléchit à aller aussi sur le crowdfunding dédié aux entreprises, ce qu'on appelle l'equity. Notre rôle c'est de répondre à tous les segments de créativité et à tous les créateurs. 

Fleur Pellerin a présenté son projet de réforme du crowdfunding et prévoit notamment des limitations financières et davantage d'encadrements juridiques. Comment accueillez-vous ces annonces ?

Je crois que pour le moment c'est beaucoup trop tôt pour dire s'il faut se mettre en colère ou non. La prise d'intérêt du gouvernement sur ces problématiques qui sont très modernes est un signe d'ouverture tangible, c'est une bonne nouvelle. Je crois surtout qu'il y a des organismes bancaires en face de nous très conservateurs qui veulent protéger leur marché. Ces gens-là considèrent, vu que l'on manipule de l'argent malgré les nouveaux usages de l'internet, on devrait intégrer des cases réglementaires qui régulent déjà ces milieux-là. Ceci étant, je pense qu'il faut se méfier des effets d'annonce ou de communication et attendre, tant que l’on n’a pas la preuve que le gouvernement soit complément intègre à ce sujet.

Pourtant les limitations financières du projet, à savoir 250 euros par don et 300.000 euros de collecte maximum, font bondir vos concurrents. Pas vous ?

je comprends la colère de mes confrères parce que tout a été annoncé de manière très maladroite. Je rappelle simplement que lors des Assises de la Finance Participative il y a trois semaines, Fleur Pellerin a annoncé des faits qui ont toujours été « négociables » et ce, jusqu'au 15 novembre. Donc la seule question qui vaille c'est plutôt, pourquoi avoir annoncé des choses qui ne seront plus valables demain puisque nous sommes actuellement en négociation !

Mais avez-vous l'assurance que les négociations iront dans votre sens ?

Je pense car tout a été fait pour aller dans le bon sens. Nous avons tout d'abord séparé les négociations en fonction des trois segments du crowdfunding nous permettant de traiter directement avec les équipes de Pierre Moscovici ou de Fleur Pellerin mais également avec l'AMF ou bien avec l'ACP. Chacun de ces mini-groupes ont leurs interlocuteurs au gouvernement pour discuter des textes. Le travail a bien avancé notamment sur l'equity. Pour ce qui concerne les plateformes de don, il ne reste qu'à limiter le contour des nouvelles agrégations. Enfin, à propos des limitations financières qui suscitent un débat on nous dit à Bercy que c'est négociable. Vraisemblablement au niveau des dons on sera plutôt à une limitation autour de 1000 euros au lieu des 250 euros et sur la taille du projet limité à 300.000 euros, nous défendons plutôt 1 ou 2 millions d'euros. Tout cela avance dans le bon sens.

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