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Pour près de 4 Français sur 10, le gouvernement veut réformer plutôt a minima la société française en reportant à plus tard les réformes difficiles.
Pour près de 4 Français sur 10, le gouvernement veut réformer plutôt a minima la société française en reportant à plus tard les réformes difficiles.
©Reuters

Sondage exclusif CSA/Atlantico

Alors que les Français se montrent majoritairement confiants quant aux capacités du pays à se réformer, un sondage de l'institut CSA pour Atlantico révèle qu'un tiers seulement d'entre eux considère que le gouvernement veut "réformer en profondeur" la société française.

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann est Directeur en charge des études d'opinion de l'Institut CSA.
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Atlantico : Deux tiers des Français considèrent que le gouvernement ne veut pas "réformer en profondeur" la société française. Comment expliquer ce chiffre alors qu'un autre sondage Ifop pour Metronews indique que 52% d'entre eux sont confiants quant aux capacités de la France à se réformer ?

Yves-Marie Cann : On voit que les Français doutent de la volonté réformatrice du gouvernement à travers les résultats de ce sondage mais il y a tout de même 33% des personnes interrogées qui estiment que le gouvernement veut réformer en profondeur la société française, quitte à adopter des mesures difficiles et impopulaires. On a quand même une fraction minoritaire mais non négligeable de Français qui reconnaissent un certain courage, très majoritairement affirmé et perçu chez les sympathisants socialistes. Ces derniers sont 61 % à reconnaître les qualités du gouvernement. Pour près de 4 Français sur 10, le gouvernement veut réformer plutôt a minima la société française en reportant à plus tard les réformes difficiles et plus de 3 Français sur 10 estiment qu’il ne veut pas réformer la société française. Le clivage politique est très marqué puisque ces réponses émanent d’abord des sympathisants du centre et de la droite, du FN et, dans une certaine mesure, des sympathisants du Front de gauche parmi lesquels 34% estiment que le gouvernement ne veut pas réformer la société française.

Il peut aussi y avoir un sentiment dominant de fond selon lequel le gouvernement engage bien des réformes dans le domaine de la fiscalité ou des retraites mais selon lequel le gouvernement n’irait pas au bout de ses réformes et se contenterait des mesures les moins douloureuses possibles reportant des réformes d’une plus grande ampleur à des jours économiques meilleurs.

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Le gouvernement ne convainc plus ni les partisans du Front de gauche ni ceux d'EELV. Faut-il y voir un nouveau signe de l'affaiblissement de la majorité ?

Sans aller jusqu'à parler de coup dur, on voit à travers les résultats que ce sondage recoupe ce que l’on voit dans les codes de confiance à l’égard de l’exécutif. On voit très bien que le seul segment politique qui déclare faire majoritairement confiance au gouvernement et au chef de l’Etat sont les sympathisants socialistes alors que les sympathisants du Front de gauche et ceux d’EELV ont parfois majoritairement basculé dans la défiance.

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Alors que certains n'ont pas hésité à descendre dans la rue pour manifester contre l'expulsion d'une collégienne vers le Kosovo et à dénoncer l'actuelle politique d'immigration, les jeunes semblent être particulièrement défiants à l'égard du gouvernement. Peut-on parler d'une rupture ? Quelles en seraient les conséquences ?

On voit que les jeunes (les 18-24 ans) se distinguent par rapport au reste des classes d’âge par une reconnaissance nettement moins forte du volontarisme du gouvernement. Cela peut s’expliquer par l’absence de résultats sur le front économique et social en terme de chômage, même si des premiers signaux positifs ont été donnés. Cette classe d’âge, qui connait des difficultés pour s’insérer sur le marché de l’emploi, peut estimer que le gouvernement n’en fait pas assez face aux difficultés économiques actuelles. Ceci étant, dans l’hypothèse où les résultats arrivés ces dernières semaines se confirmaient, la volonté réformatrice du gouvernement serait peut-être davantage reconnue par les plus jeunes qu’elle ne l’est aujourd’hui.

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Méthodologie : Sondage exclusif CSA / ATLANTICO réalisé par Internet du 15 au 17 octobre 2013. Echantillon national représentatif de 1007 personnes résidant en France âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle du répondant), après stratification par région et taille d’agglomération.

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