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Kate et William ? Pff… 
Un roi des Belges pour les Français !
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Zone franche

La France républicaine reste terriblement nostalgique de la monarchie. Qu'elle se réjouisse : le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la friteuse sont désormais à sa portée.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les Français sont fascinés par le mariage de Kate et William. Les républicains en chef de l’Europe, pour lesquels le seul bon roi est celui dont la tête a été préalablement séparée de son corps, n’aiment rien tant que les carrosses dorés et les robes de princesses filmés en mondovision sur un livret de Stéphane Bern…

Ça n’est pas tout à fait une nouveauté et l’on sait bien à quel point de Gaulle, qui touchait sa bille en histoire du même nom, a rédigé sa constitution sur un mode clairement présidentialo-monarchique.

Ça n’est pas une nouveauté, donc, mais c’est tout de même un problème si un peuple adulte et, disons-le, souverain, est forcé d’assouvir chez les autres son envie freudienne du sceptre (le vieux Sigmund parlait plutôt d’ « envie du pénis », mais ce type-là adorait déconstruire les métaphores).

De fait, si la France veut vraiment un roi, elle doit pouvoir avoir le sien bien à elle, zut alors ! C’est une question de respect de la volonté populaire autant que de standing. Et qu'on ne compte pas sur le princelet de Monaco, avec ses courses de F1 et ses casinos, pour donner le change bien longtemps.

Un prince chauve, enfin ! Tss... Pourquoi pas un prince éditorialiste à Atlantico ?!

Famille royale francophone expérimentée cherche poste stable, références fournies

Mais l’histoire est bonne fille et nous offre aujourd’hui la possibilité de réconcilier l’irréconciliable : profitons de la disparition imminente de la Belgique et du rattachement de plus en plus probable de la Wallonie et de Bruxelles à l’Hexagone pour mettre la main sur une famille royale à deux doigts du licenciement pour restructuration. On sait que les Flamands n’en veulent pas, de cet Albert II trop francophone et de cette Paola trop italienne et que, à leur âge et dans leur branche, ce n’est pas le Pôle emploi qui va leur dénicher un nouveau contrat ― même en CDD.

Imaginons donc le montage suivant : la « Belgique résiduelle » (ce n’est pas une grossièreté mais bien l'expression qu’utilisent les Wallons en évoquant la fuite possible de leurs cousins du nord), devenue française, conserve évidemment ses spécificités : ses bourgmestres, ses friteries, ses bières trappistes, son humour décalé, son surréalisme artistique et, surtout, sa monarchie.

La France devient alors en la toute première république au monde équipée d’un roi ― la toute première république partiellement mais officiellement monarchique ! Elle était déjà la seule république laïque à rémunérer les prêtres dans le cadre du concordat alsaco-mosellan, pourquoi s’en tiendrait-elle à ce seul paradoxe hérité d’aléas historiques ?

Un roi des Belges pour les Français, un roi bien à nous mais qui ne soit pas un roi de France pour autant, c’est le miracle institutionnel dont nous avions besoin pour sortir de cette situation pipolistiquement humiliante vis-à-vis des Anglais ! C'est la résolution de la quadrature du cercle, le mariage enfin consommé de la carpe et du lapin... Le meilleur des deux mondes !

Et avec tous les petits-enfants qu'ils ont déjà en stock, pensez seulement aux droits télés !

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