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Pour François Hollande, le prix Nobel de la paix est une "consécration" pour la France... ou l’art de tirer la couverture à soi sans jamais craindre le ridicule
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Je ris de me voir si Nobel en ce miroir

Le prix Nobel de la paix attribué à l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est une "consécration" pour la France et ce qu'elle "a engagé depuis plusieurs semaines pour dénoncer l'utilisation des armes chimiques et les éliminer dans un proche avenir", a estimé François Hollande.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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François Hollande est humble. François Hollande est lucide. C’est évidemment lui qui aurait dû recevoir, cette année, le Prix Nobel de la Paix, vu qu’il a été le premier à s’élever contre l’utilisation d’armes chimiques par le bourreau de Damas. Dans cette générosité présidentielle que le monde nous envie, il a accepté que la récompense suprême aille à l’OIAC, tout en n’oubliant pas de souligner le rôle avant-gardiste de notre cher et vieux pays dans le combat humanitaire sous toutes ses formes.

Nous pouvons le dire : il y a eu ici grande injustice. François Hollande aurait dû être déjà lauréat du Prix Nobel de Médecine en raison de sa découverte fulgurante d’un médicament  éliminant enfin le bacille immortel du chômage, à savoir : les emplois d’avenir, les emplois aidés, et autres emplois qui font loi. Non seulement, grâce à cette découverte géniale, nous avons réussi à inverser la courbe du chômage, mais nous sommes repartis vaillamment vers le plein emploi que nous atteindrons, sans doute, en 2017.

Notre président bien-aimé aurait dû recevoir également le Prix Nobel de Physique eu égard à l’application enfin possible de la théorie des genres : mariage pour tous ouvrant enfin la voie à la polygamie et à la polyandrie ; les écoles maternelles devenant – et c’est justice – les écoles paternelles ; les papas et les mamans enfin confondus dans une même entité ; l’industrialisation du ventre des femmes grâce à la gestation pour autrui (GPA) qui va aider à résoudre le problème de la pauvreté dans le monde. Une invention qui va bouleverser l’humanité et que l’on devra une fois de plus à la France.

Le Prix Nobel de Littérature, lui non plus, n’aurait pas dû échapper à François Hollande. En effet, sa désormais célèbre anaphore "Moi, président" se situait d’emblée, pour quiconque n’a pas l’âme chagrine et partisane, au niveau d’un Proust, d’un Céline ou d’un Jean Genet. Cette admirable envolée qui laissa le pauvre Sarkozy KO debout, devrait être d’ores et déjà inscrite en lettres d’or sur le fronton du Panthéon. Entre ici, François... Hélas, le peuple est ingrat, qui ne lui accorde même pas la faveur qu’il mérite.

Oui, la France a beaucoup fait pour faire taire les armes chimiques. On en restera désormais aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves au Cambodge, au Rwanda, au Congo, au Vietnam et ailleurs : bombes, missiles, fusils, machettes, couteaux, et autres instruments de destruction plus ou moins massive. On se fout des gaz : on a l’embarras du choix.

Les talibans se réjouissent que Malala, 16 ans, n’ait pas obtenu le Prix Nobel. Elle ne devait pas, aux yeux des épaves suédoises, être assez chimiquement pure.     

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