L'accusation d'islamophobie, nouvelle menace contre la laïcité et le pacte républicain <!-- --> | Atlantico.fr
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"L’origine du concept serait à rechercher du côté des mollahs iraniens."
"L’origine du concept serait à rechercher du côté des mollahs iraniens."
©Reuters

Anti-racisme

Alors que la question de l'intégration continue à être débattue en France, le concept d'islamophobie, loin de combattre le racisme, vise souvent à réduire en miette le modèle républicain français.

Lydia Guirous

Lydia Guirous

Lydia Guirous est essayite, auteure de « Assimilation en finir avec ce tabou français » aux éditions de l’Observatoire et de « Ca n’a rien à voir avec l’Islam ? Face à l’islamisme réveillons-nous » aux éditions Plon, réédition en version augmentée et inédite.

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Ils n'agitent plus le carton rouge du racisme, cela ne leur suffit plus. Ils ne croient plus en « Touche pas à mon pote » ni en « SOS Racisme » bien trop has been et pas assez exclusifs. Ce qu’ils veulent c’est leur racisme à eux. Pourquoi se mélanger aux autres quand on peut avoir son propre racisme. Alors ils ne parlent plus d’actes racistes, de violence ou de profanations à caractère raciste et anti-musulman mais d’islamophobie.

Islam et phobie donc. Je n’aime pas ce terme d’islamophobie car à mon sens il est bien trop ambigu quant à ses objectifs réels. Alors que nous pouvons légitimement nous attendre à un message anti-raciste classique, au contraire nous sommes face à un projet politique d’exclusion et lui-même raciste. La volonté de ce mouvement est l’inscription de lois et de dérogations particulières pour un groupe d’individus dont le dénominateur commun serait une certaine pratique de la religion. Leur étendard est la lutte contre la laïcité, qu’ils caricaturent comme un principe prétexte à l’exclusion politiquement correcte des musulmans. Selon eux, la laïcité et les lois garantissant son épanouissement dans l’espace public, notamment par l’interdiction du voile islamique à l’école publique et de la burqa dans l’espace public, serait une entrave à la liberté religieuse garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. En cela, la laïcité serait le cache-sexe de l’exclusion institutionnalisée des musulmans par la République. Le message à la jeunesse est «  jeune musulman, la France ne t’aime pas car tu es musulman, la France refuse ta religion alors qu’elle accepte celle des autres. Rebelle-toi, rejoins-nous et faisons plier cette République islamophobe. »

L’origine du concept serait à rechercher du côté des mollahs iraniens. Il aurait été créé en 1979 pour repousser toute critique de l’islam rigoriste et imposer le port du foulard islamique aux femmes. Les origines du terme islamophobie sont l’objet de nombreux débats dans lesquels il m’importe peu d’entrer. L’origine de ce concept n’est pas l’élément décisif du débat ; ce qui est important, ce sont les objectifs que poursuivent ces détracteurs de la République. La juxtaposition de « islam » et de « phobie » est une manière de mettre fin à tout débat contradictoire. Osez parler de communautarisme, de refus du voile dans la sphère publique ou de condition de la femme et vous serez immédiatement qualifié d’islamophobe et traîné dans la boue du racisme. Quoi de mieux pour couper court au débat et discréditer publiquement une personne ou une institution ?

A écouter les nouveaux chevaliers blancs - auto-proclamés défenseurs de la communauté musulmane - il y a donc une maladie mentale qui court en France… la phobie de l'islam... Rassurez-vous pauvres gens, ils ont évidemment le remède : l’éclatement du modèle Républicain et la négation de nos principes fondateurs, la laïcité en priorité.

Chère France, ne cède pas, ne te renie pas, ne renonce pas à tes principes.

Ils veulent émietter la République. Chacun chez soi. Il faudrait ainsi diviser la France en communautés pour que chaque Français ne s’identifie qu’à sa communauté, et que celle-ci soit dirigée par quelques seigneurs issus de la communauté. Après la Révolution française qui permit l’abolition des classes, des privilèges et le cheminement  vers une société d’égalité « sans distinction de race, de couleurs ou de religion », les communautaristes rêvent d’une France en régression. Une France qui ferait un retour en arrière sans précédent afin d’instaurer une nouvelle forme de féodalité. Un retour à une organisation sociétale moyenâgeuse qui serait l’addition de groupes culturels, ethniques, religieux, qui ne se rencontrent jamais.

Dans cette France idéale pour les communautaristes, le pouvoir politique serait au service des besoins particuliers. Les représentants politiques seraient les représentants de leur communauté, exclusivement aux services des intérêts spécifiques de celle-ci. Le député des blancs œuvrera pour les blancs, le député des asiatiques pour les asiatiques, le député des arabes et le député des noirs, etc… D’avance, je m’excuse pour les communautés que j’aurais oubliées, n’y voyez pas de racisme ou de phobie de ma part.

Naturellement, compétition et antagonisme naîtront rapidement entre les différentes communautés car la notion d’ « intérêt général » ne sera plus qu’un vague souvenir…

D’ailleurs il est amusant de voir que ce mouvement (porté en France par un avocat radié du barreau, Karim Achoui, et un illustre inconnu Marwan Mohammed, dont l’association CCIF est a priori financée par le Qatar) est apparu subitement dans le paysage politique français avant les municipales et la question du droit de vote des étrangers… Derrière ces éternelles victimes de l’islamophobie, n’y aurait-il pas simplement des opportunistes, aux idées courtes et à l’ambition grande… trop grande pour être honnête.

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