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Une envie folle d'une barre chocolatée ou d'un burger... Et si ce n’était pas uniquement vos émotions qui parlaient mais aussi ce qui reste en vous de l’homme des cavernes ?
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Régression

Dans un entretien au New York Daily News, le docteur Yoni Feedhoff de l'université d'Ottawa explique que nos instincts primaires nous incitent davantage à consommer des aliments riches et sucrés que des légumes verts.

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard est psychanalyste. Elle est l'auteur du livre Comprendre l'obésité chez Albin Michel, et de Obésité, le poids des mots, les maux du poids chez Calmann-Lévy.

Elle est membre du Think Tank ObésitéS, premier groupe de réflexion français sur la question du surpoids. 

Co-auteur du livre "La femme qui voit de l'autre côté du miroir" chez Eyrolles. 

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Manger assure la survie !

Quand la nourriture est rare, se sentir rassasié donne un sentiment de sécurité. Qui n’a pas ressenti de différences entre la sensation après avoir avalé un plat de légumes verts et celle qui résulte d’un ragoût ? La légèreté du premier n’est rassurante qu’en période d’opulence. Quand la nourriture se fait plus rare, qu’elle dépend du succès de la chasse, on comprend qu’il vaut mieux sentir son ventre bien plein, au cas où la prochaine chasse ne donne pas autant de résultats, donc de satisfactions.Puisque manger est condition de vie, un tien vaut mieux que deux tu l’auras…

De nos jours si les conditions d’approvisionnement ont changé, reste que souffrir de la faim met en danger vital. Ainsi le lien entre sensation et sécurité est toujours d’actualité.Là où cet article est sujet à discussion, c’est dans la conclusion que donne l’auteur. Le psychisme est évacué, sans aucune justification. Tout le monde sait que des cavernes, il nous reste des traces.  Pourquoi ne seraient-elles pas également émotionnelles ?

L’être humain est une combinaison d’instincts et d’émotions.

Il n’y a pas lieu d’opposer les uns aux autres, c’est une articulation qui détermine les comportements. Doit-on parler d’instinct de survie, d’instinct de vie ? Doit-on leur opposer peur de manquer et besoin de sécurité ? L’être humain arrive sur terre dépendant et son autonomie ne sera effective que de longues années après sa naissance. En attendant, il dépend de son entourage. Il se développe alors de nombreuses interactions qui orientent son rapport au monde, la confiance en soi, etc. Le langage se construit et le construit tout autant. Alors, séparer artificiellement les instincts des émotions n’a pas vraiment de sens. Ce qui est rappelé dans cet article, c’est l’importance de la préhistoire dans notre histoire propre. Il ne s’agit même plus seulement ici de notre vécu, depuis notre naissance, même de notre conception… Non, on remonte à la nuit des temps et on retrouve inscrit en chacun de nous des éléments communs à l’espèce et peut-être même aux animaux !

Si la caverne n’est plus l’unique repère de nos jours, néanmoins la sensation de faim entraîne l’inconfort et l’effet produit par toutes les nourritures n’est pas identique… Lapalissade ! Il suffit de revenir à l’expérience de tout un chacun, on se sent différent selon les mets mangés et le compte des calories n’est pas le seul indicateur… Les personnes qui souhaitent perdre du poids ne se sentent pas attirées par les mets les plus sains, même si intellectuellement elles savent bien ce qu’il faudrait privilégier. C’est aussi pour ces causes que les régimes qui plaquent des recettes toutes faites, sont sans grand intérêt à long terme. Pourquoi aussi se nourrir dépend de plein d’autres choses que de la faim et répond à la fois aux émotions et aux instincts.

Sur ce point personne ne va contrarier les auteurs de cet article. En revanche, les conclusions tirées sont tout à fait orientées par une hypothèse sans qu’aucune démonstration ne soit faite. C’est cela qui est dérangeant. Contrairement à ce qui est annoncé, il n’y a rien de neuf dans ce débat !

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