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Line : le nouveau réseau social venu du Japon est-il fait pour vous ?
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Made in Japan

Line, le réseau social nippon qui a déjà fait près de 230 millions d'adeptes, arrive dans l'Hexagone. Très utilisé par les jeunes, il contient un partage de messages, d'appels et de photos.

Frédéric Cavazza

Frédéric Cavazza

Frédéric Cavazza est marketing technologist, étudie depuis 20 ans les usages liés au numérique et aide les entreprises à accélérer leur transformation digitale. Retrouvez ses articles sur FredCavazza.net.

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Atlantico : L'application japonaise Line a été lancée ce lundi 23 septembre en France. La messagerie instantanée a déjà fait près de 230 millions d'adeptes dans le monde, notamment en Asie. A quel public en particulier cette application s'adresse-t-elle ?

Frédéric Cavazza : En théorie, cette application s'adresse à tout le monde. Dans la pratique, la plupart des internautes ayant déjà leurs habitudes sur les plateformes sociales "historiques" comme Facebook, Line trouve plutôt son public auprès des jeunes, ceux qui ne se sont jamais réellement investis dans Facebook par peur d'y croiser leurs parents ou leurs profs.

Line essaye donc de s'implanter sur le créneau des applications de messagerie comme MSN Messenger (qui n'ont jamais réussi la bascule vers les smartphones), mais devra pour cela affronter la concurrence d'autres applications du même type comme SnapChat, Kik ou WeChat qui misent tout sur les terminaux mobiles.

Y a-t-il de la place pour un autre service de messagerie sur le marché ?

Oui bien sûr, car ces applications mobiles de nouvelles génération venant d'Asie proposent des fonctionnalités bien plus évoluées que la messagerie : partage de photos et vidéos, contenus géolocalisés, jeux sociaux... Plus généralement, ce qui plait aux jeunes est que ces applications favorisent les interactions sociales spontanées et éphémères : des messages, photos ou vidéos qui disparaissent sans laisser de trace après avoir été visionnés.

C'est une façon radicalement différente d'aborder les réseaux sociaux, à l'opposé d'un Facebook qui mise tout sur la constitution de profils d'utilisateurs très détaillés qui sont enrichis en fonction des actions ou interactions réalisées. Le segment des smartphones représente aujourd'hui la moitié des possesseurs de téléphones mobiles. Il reste donc potentiellement plusieurs millions d'utilisateurs potentiels à séduire, surtout des jeunes !

Line utilise beaucoup d'Emoticones. Les Européens sont-ils aussi friands que les Asiatiques de cette façon de communiquer ?

Là nous atteignons effectivement les limites des modèles asiatiques que l'on tente de répliquer en Europe. Si les émoticones et autres peluches virtuelles sont très populaires au Japon, en Chine ou en Corée, elles n'intéressent pas du tout les publics occidentaux (Amérique du Nord et Europe). Ce qui est dommage, car le modèle économique des ces applications mobiles repose en grande partie sur la monétisation de ces biens virtuels.

Peut-elle concurrencer WhatsApp, Twitter ou Facebook ? Pourquoi, quelles sont les principales différences ?

Une application comme Line peut légitimement espérer concurrencer une application mobile similaire comme WhatsApp, car les fondamentaux sont les mêmes (interactions sociales éphémères). Par contre, Twitter et surtout Facebook proposent des mécaniques communautaires et sociales très différentes. Encore une fois, c'est auprès d'un public très jeune (ados et pré-ados) que Line ou WhatsApp recrutent le plus gros de leur audience. Sur ce créneau spécifique, ces applications vont immanquablement grignoter des parts d'audience, mais les utilisateurs sont tellement volatiles, que la notion même de part de marché n'est pas viable.

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