Charles Beigbeder : "Pour les entreprises, je n'attends plus rien de la part de ce gouvernement" <!-- --> | Atlantico.fr
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Charles Beigbeder
Charles Beigbeder
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L'interview d'Atlantico Business

A quelques jours de la présentation du Budget 2014, le monde économique redoute la confirmation d'une hausse de la fiscalité sur les sociétés. Pour Charles Beigbeder, chef d'entreprise, membre de l'UMP et du Medef, il ne faut pas attendre « de miracle » de la part du gouvernement. Pourtant, selon lui, il est possible de réduire les charges des entreprises sans augmenter les déficits en créant une imposition unique.

Atlantico Business : Le gouvernement présentera la semaine prochaine son budget 2014. Qu’attendez-vous de la fiscalité dédiée aux entreprises ?

Charles Beigbeder : Je n’attends strictement rien car avec ce gouvernement "socialiste-archaïque" au pouvoir, on ne peut pas faire de miracles. Nous n’aurons pas de baisse sérieuse de la dépense publique et une hausse des prélèvements obligatoires. Ce qui est inquiétant, c’est que ce sera exactement pareil en 2015 et en 2016… A partir de constat, vous n’avez donc aucune chance de rétablir la confiance dans ce pays, ce qui signifie pour nos entrepreneurs, des investissements différés et des entreprises qui, soient partent l'étranger, soit arrêtent leur activité. Donc pas de croissance et un chômage qui augmente.


Depuis quelques mois, certains chefs d’entreprise dénoncent la taxation importante de leur société. Sommes-nous dans un pays qui fiscalise trop ses entreprises ?

C’est complètement le cas. Nos entreprises voient peser sur elles entre 100 et 130 milliards d'euros de prélèvements obligatoires de plus que la moyenne européenne. Cette marge pourrait pourtant permettre de prendre des risques, d'exporter, d'innover et donc se battre dans la mondialisation. Mais je crois vraiment que l'on a la possibilité d'agir. Et ce, sur deux volets. Le premier c'est la rigidité du marché travail. En dépit de l'accord sécurisation-emploi, tout cela manque encore de souplesse. D'autre part, il faut totalement revoir l'organisation des prélèvements obligatoires. Nous subissons la conséquence de 40 ans d'empilement de couche et de niche. C'est complexe et illisible, on pourrait faire autrement.


Nous sommes pourtant bien obligés de procéder à des prélèvements, quelles sont les autres solutions ?

Aujourd'hui, une entreprise fait face à une kyrielle de taxes, d'impôts et de niches que l'on pourrait remplacer par un prélèvement unique sur les bénéfices. C'est ce que l'on appel la "flat tax", comme dans un certain nombre de pays où la fiscalité ne fonctionnait plus et qui ont fait table rase du passé. Nous sommes dans cette situation. En appliquant un taux de prélèvement unique de seulement 15%, on arrive à augmenter les recettes fiscales comparativement à aujourd'hui. Et ce qui augmente surtout, c'est l'attractivité de notre économie car cet impôt est clair et juste. Ce qui prouve que, oui, on peut agir en réduisant les charges des entreprises sans augmenter les déficits.

Propos recueillis par Julien Gagliardi.

Charles Beigbeder est actionnaire minoritaire du site Atlantico.fr

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