275 millions d’euros investis pour Grand Theft Auto 5 : l'industrie du jeu vidéo est une machine à cash qui n'a rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes<!-- --> | Atlantico.fr
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Grand Theft Auto V serait le jeu vidéo le plus cher de tous les temps avec un budget total estimé à 266 millions de dollars.
Grand Theft Auto V serait le jeu vidéo le plus cher de tous les temps avec un budget total estimé à 266 millions de dollars.
©Reuters

Success story

Le label américain Rockstar Games lance mardi 17 septembre « Grand Theft Auto V », le jeu vidéo le plus attendu de l’année. Ultra réaliste et avec un concept d'"open world", GTA V serait le jeu vidéo le plus cher de tous les temps avec un budget total estimé à 266 millions de dollars, dépassant les budgets des blockbusters hollywoodiens.

Daniel Ichbiah

Daniel Ichbiah

Daniel Ichbiah est écrivain et journaliste, spécialisé dans les jeux vidéo, les nouvelles technologiques, la musique et la production musicale.

Il est l'auteur de nombreux best-sellers tels que La Saga des jeux vidéos, Les 4 vies de Steve Jobs, Rock Vibrations, Le Livre de la Bonne Humeur, Bill Gates et la saga de Microsoft, etc. Daniel Ichbiah a aussi écrit : Qui es-tu ChatGPT ?

Parmi les biographies musicales écrites par l’auteur figurent celles du groupe Téléphone, de Michael Jackson, des Beatles, d’Elvis Presley, de Madonna (il a également publié Les chansons de Madonna), des Rolling Stones, etc. 

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Atlantico : Grand Theft Auto V serait le jeu vidéo le plus cher de tous les temps avec un budget total estimé à 266 millions de dollars. Ce jeu deviendrait la seconde production culturelle la plus coûteuse, juste derrière « Pirates des Caraïbes : jusqu’au bout du monde » estimé à 300 millions de dollars et avec un budget digne de blockbusters tels « Avatar » ou le Batman « The Dark Knight Rises ». Comment l'industrie du jeu en est-elle arrivée là ?

Daniel Ichbiah : Le jeu vidéo qui concurrence les blockbusters existe depuis la fin des années 1990. Cela a commencé avec des boites comme Electronic Arts. Très vite et étant donné la rentabilité du jeu vidéo, beaucoup de firmes du cinéma ont commencé à faire appel aux jeux vidéo et les mettre dans la balance lorsqu’un film est produit, que ce soit « Harry Potter » ou « Le seigneur des anneaux ». Dans ces années-là, on s’est rendu compte de la rentabilité incroyable des jeux vidéo.

Dans les années 1970, le jeu « Asteroids » avait rapporté plus qu’« Autant en emporte le vent ». Cependant, il y a eu d’énormes flops. La rentabilité du jeu vidéo est devenue immense à partir de la PlayStation et des consoles qui ont atteint des parcs de consommateurs très importants. Le cinéma s’est stabilisé au niveau technique alors que la qualité du jeu vidéo s’est démultipliée. Ceci contribue à expliquer pourquoi le jeu vidéo coûte beaucoup plus cher aujourd’hui qu’à la fin des années 1990.

Comment justifier un budget aussi important que celui des blockbusters ?  

La rentabilité des jeux est immense et de nouvelles consoles arrivent à l’horizon : nouvelle PlayStation de Sony, la nouvelle Xbox etc. On monte d’un cran environ tous les 5 ans et là, les joueurs sont en attente d’une nouvelle qualité. Il y a aussi l’arrivée de la version online. Le jeu vidéo est de plus en plus bluffant, de plus en plus réaliste, on peut aller où l’on veut dans le jeu vidéo. Les enjeux sont donc colossaux.

L’hyper réalisme et le concept d’« open world » permettent-ils à l’industrie du jeu vidéo de concurrencer, en termes d'expérience de divertissement, celle du cinéma ? Quels autres éléments permettent d’expliquer que certains jeux vidéo soient plus attendus que certains films ?

Il y a un moment que les éditeurs de jeux misent dessus comme "Assassin’s Creed" d’Ubisoft. Dans GTA, on peut faire ce que l’on veut. Il s’agit d’un jeu interdit aux moins de 16 ans aux Etats-Unis et aux moins de 18 ans en France, et cette interdiction attire malheureusement beaucoup de jeunes. Au départ, le jeu a fondé sa réputation sur le fait qu’il était ouvertement immoral et c’est au bout de la troisième version que l’accent a été mis sur le réalisme. En 2004, GTA San Andreas a été le 2ème produit culturel le plus vendu en France rapportant 38 millions d'euros et dépassant les ventes du livre le Da Vinci Code. Dans ce jeu, on en a pour son argent et on peut faire beaucoup de choses.

De plus, on vise une génération extrêmement accro aux jeux vidéo. Comme à l’époque on aurait attendu le meilleur guitariste électrique, aujourd’hui on attend le meilleur jeu vidéo.


En terme de communication et de marketing, quelle est la stratégie de ces jeux vidéo à gros budget ?

On voit maintenant ces jeux vidéo dans le métro, à la télévision, ils sont partout. Quand on connait les budgets de la télévision, on sait qu’il s’agit de communication à très grande échelle comme seul le cinéma pouvait se le permettre à l’époque. Il faut comprendre que dans ce produit, le seuil de rentabilité est très vite atteint. La matière première d’un jeu ne coûte rien, surtout depuis qu’ils sont téléchargés sur internet. Comme dans le cinéma, on a les bandes annonces du jeu avant sa sortie.

Tout cela existe depuis longtemps mais avec internet, la technologie et l’équipement croissant en consoles, la tendance s’est accentuée.

Propos recueillis par Karen Holcman

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