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Faire à nouveau rêver la jeunesse (1/3)
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Lendemains qui chantent

Comment relancer la France dans la mondialisation ? Le maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin dissèque la question dans "Mon village dans un monde global" (François Bourin Editeur). Redonner confiance à la jeunesse est pour lui une priorité.

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin est Maire de Neuilly-sur-Seine depuis 2008 et député des Hauts-de-Seine depuis 2012. Entrepreneur dans le secteur du commerce international, il a créé plusieurs sociétés et il est l’un des rares chef d'entreprise à siéger à l’Assemblée nationale. Il crée le groupe UDI à l’Assemblée nationale avec Jean-Louis Borloo en 2012 puis participe à la création de l’UDI dont il fut candidat à la présidence et vice-président jusqu'en novembre 2014.

Convaincu que la France a besoin d'un grand projet qui confirme sa vocation dans la mondialisation, fixe ses axes de croissance et stimule son attractivité, Jean-Christophe Fromantin est à l'origine du projet d’Exposition Universelle pour la France en 2025.

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Tout cela n’a de sens que si on arrive à convaincre notre jeunesse… C’est peut-être finalement la question centrale car c’est elle qui conditionne l’avenir. Voir des milliers de jeunes manifester pour les retraites au cours de l’automne 2010 ne peut que nous inciter à poser clairement les défis que nous avons à relever. Une société qui ne fait plus rêver sa jeunesse est une société en perte de vitesse. Une jeunesse qui pense à sa retraite est une jeunesse qui perd espoir. Une société qui ne réveille pas la part de «jeunesse» qui est au fond de chacun d’entre nous est une société qui s’endort.

Le renouveau passe par une remobilisation de cette énergie créatrice. Facile à dire quand on est maire de Neuilly, me direz-vous… C’est vrai et c’est la raison pour laquelle je pose ces questions qui sont au coeur de notre projet de société: «Comment réactiver cette jeunesse? »; «Comment faire rêver les jeunes?» (tous les jeunes: ceux de Paris, ceux des banlieues, ceux des villages et des villes de province). Si nous ne donnons pas une espérance à cette jeunesse, si nous n’arrivons pas à positiver son énergie, son enthousiasme et sa créativité, nous perdrons notre capital le plus précieux. Notre pays subira progressivement les méfaits de la mondialisation, nos cultures se détérioreront ; ceux de nos jeunes qui en ont les moyens s’en iront vers de nouveaux eldorados et ceux qui resteront devront partager un gâteau de plus en plus petit, source de tensions sociales. La France vieillira et le modèle social deviendra intenable. Beaucoup des jeunes qui s’expatrient vont chercher cette part de rêve dans des pays qui ouvrent des perspectives ambitieuses. En soulevant ce problème du «rêve» et de «l’audace» chez les jeunes, nous faisons apparaître les deux défis que la France devra relever dans les années à venir: celui de la compétitivité et celui de la solidarité.

Le premier défi est celui de la compétitivité car, depuis plusieurs années, nos parts de marché se réduisent, l’emploi se détériore et la concurrence est de plus en difficile. Les entreprises du CAC 40 génèrent 80 % de leur activité à l’étranger et les PME n’assurent pas le renouvellement du tissu économique. Si les jeunes n’ont plus ce grain de folie, si leur propension naturelle au rêve se délite, alors nous n’inventerons plus, nous ne produirons plus rien d’extraordinaire. Nous passerons à côté d’un immense gisement de créativité.

Le deuxième défi, que seuls des jeunes qui rêvent nous permettra de relever, c’est celui de la solidarité. C’est un enjeu majeur car, étant donné l’ampleur des déficits de nos comptes sociaux, il est évident que notre pacte social deviendra intenable. Dans le rêve des jeunes, il y a les émotions, il y a cette dimension généreuse et spontanée du don, il y a cette formidable capacité à faire bouger les choses. Là encore, si notre société ne fait plus rêver nos jeunes, ils se résigneront à devenir des consommateurs de prestations sociales et perdront progressivement ce sens de la solidarité et de l’ouverture aux autres.

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