Bruno Le Maire : les trois conditions pour que l'UMP puisse reconquérir les Français<!-- --> | Atlantico.fr
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"Notre première mission, c'est de reconquérir les Français".
"Notre première mission, c'est de reconquérir les Français".
©Reuters

Opération reconquête

Alors que ce week-end les jeunes pop' organisent le "campus de le reconquête", Bruno Le Maire estime que l'heure est à l'unité du parti.

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire est député LR de l'Eure, et candidat à la primaire de la droite et du centre.

Il a été successivement directeur de cabinet de Dominique de Villepin, secrétaire d'État aux Affaires européennes et ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche.

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Atlantico : L'UMP, via son mouvement de jeunes, organise ce dimanche 8 septembre une convention pour la "reconquête". Comment comprenez-vous cette notion de reconquête : des territoires, de l'Etat, de l'opinion publique ?

Bruno Le Maire :Notre première mission, c'est de reconquérir les Français. C'est ce qui nous permettra ensuite de faire passer nos idées, nos convictions, et de redonner un espoir à un peuple qui se pose énormément de questions sur son avenir. Comment mettre en œuvre cette reconquête ? Cela passe par trois conditions très simples à mon sens : la première, c'est qu'il n'y aura pas de victoire sans unité de notre famille politique. Nous devons retrouver un esprit collectif, par une discipline de comportement. Ce qui veut dire arrêter les petites phrases, et arrêter de vouloir toujours défendre des positions originales pour se distinguer des uns ou des autres. Ca doit être une règle tout autant qu'une méthode de travail : on ne critique pas des membres de sa famille politique. On a déjà suffisamment à faire avec les socialistes et François Hollande.

Pour l'instant, ce n'est pas encore suffisamment le cas ?

Il reste encore des positions divergentes sur des sujets trop importants. Tous nos efforts doivent être tournés vers la bataille pour les municipales de mars 2014. C'est la deuxième condition de la reconquête. Mon analyse, c'est que nous avons perdu le pouvoir par les territoires, et que c'est par eux que nous les regagnerons. Je me suis d'ailleurs engagé à soutenir tous les candidats qui le souhaitent, en particulier les jeunes. La troisième condition, c'est d'être capable de définir un projet audacieux. Dans le domaine de la sécurité, par exemple. Plutôt que des coups de menton, il nous faudra remettra à plat toute la politique de sécurité pour traiter le mal à la racine. Ca ne passera pas forcément par des textes de loi, mais aussi par une réflexion beaucoup plus profonde sur les causes de cette insécurité. Ca ira du problème des routes de la drogue qui vient du Maroc, à la question des petits délinquants jusqu'à celle du nombre de places de prison, de la situation des femmes isolées jusqu'à la question du bon fonctionnement de la chaîne pénale en France.


On ne vous attend pas forcément sur ce thème de la sécurité…

Eh bien on m'entendra beaucoup plus sur ces sujets là. Il y a un délitement du corps social en France qui résulte du non-respect des règles. Je prends volontairement ce thème, car en ce moment il traumatise les Français, comme à Marseille ou à Marignane. A Évreux, je connais un débitant de tabac qui en est à sa troisième attaque à main armée. On ne résoudra pas ce problème à coups de slogans. Ce n'est qu'en se penchant sur les racines de l'insécurité qu'on n'y apportera des réponses solides et efficaces. A cet égard, je considère que la question du trafic de drogue est un point capital dans la montée des violences actuelles.


L'UMP peut-elle se projeter vers l'avenir alors qu'elle a du mal à se dépêtrer du passé, notamment sur le sujet de l'inventaire du quinquennat Sarkozy ? Il y aussi l'enjeu des primaires, avec toutes ces rentrées politiques où chacun a compté ses troupes...


C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai participé à aucune rentrée politique. Sur la question de l'inventaire, je crois que nous devons avant tout être concentrés sur l'avenir, et sur les réponses à apporter aux problèmes des Français. C'est ça le plus important. Ensuite, les réponses doivent se faire avec beaucoup d'humilité parce que sur un certain nombre de sujets, nous n'avons pas obtenu les résultats que nous aurions souhaités. L'avantage d'être dans l'opposition, c'est que nous avons le temps de réfléchir à notre projet. Nous n'avons pas l'obligation de résultats qu'a le gouvernement.


Vous étiez d'ailleurs chargé du programme de l'UMP pour la présidentielle de 2012. Est-ce que ce n'est pas là justement la priorité, un projet qui rassemble le mouvement ?

Ce travail est engagé, mais il est loin d'être abouti. On voit bien que faire preuve d'audace, c'est toujours difficile. J'avais fait des propositions en octobre 2011, dans le cadre du projet. Sur la réduction des dépenses publiques, sur certaines allocations ou sur la refondation complète d'indemnisation du chômage, mes propositions avaient été écartées par tout le monde parce qu'elles avaient été jugées trop audacieuses. Deux ans plus tard, je me réjouis de voir qu'elles remportent l'unanimité ou presque. C'est bien la preuve qu'il faut poursuivre sur cette ligne qui est la mienne depuis maintenant plusieurs années : il ne s'agit pas de replâtrer le modèle économique et social français, mais de le refonder. Cela passe aussi par la révolution démocratique que je me suis appliqué il y a maintenant six mois en démissionnant de la haute-fonction publique. J'ai aussi proposé qu'on réduise à trois le nombre de mandats successifs et qu'on interdise le cumul des mandats. Ce n'est qu'avec des mesures comme celles-ci que nous apporterons la preuve aux Français que nous ferons ce que nous leur promettons.

Propos recueillis par Ghislain Fornier de Violet

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