Les dangers qu’il y a à acheter de l’or qui ne soit pas physique<!-- --> | Atlantico.fr
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Tant que les mauvaises dettes sont là, vous devez conserver votre or et vous devez en acquérir pour surmonter l’éclatement de la bulle du crédit.
Tant que les mauvaises dettes sont là, vous devez conserver votre or et vous devez en acquérir pour surmonter l’éclatement de la bulle du crédit.
©Reuters

Decod'Eco

Entre valeur refuge et investissement jugé comme archaïque, les considérations à propos de l'or sont souvent contraires et incompréhensibles pour le commun des mortels. Cela tient notamment à ce que le terme regroupe des choses différentes. Voilà comment vous y retrouver.

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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"… La meilleure façon que les taux montent est de les baisser, parce que cela aide la croissance économique qui va créer une hausse des taux. D’une certaine façon, que les taux d’intérêt aient un peu monté et que cela se produise en termes réels et sans inflation, est en fait un indicateur d’une économie plus robuste, ce qui encore une fois suggère que cette politique est profitable."  Ben Bernanke, président de la Fed, répondant devant le Congrès à une question du représentant de la Californie, George Miller.

Vous voilà rassuré par cette explication limpide ? Pour le consensus, l’or est mort et enterré. La reprise américaine est là, la reprise européenne est presque là, les indices boursiers américains ont renoué avec leurs sommets. L’inflation n’est pas là, les taux vont remonter tout doucement. Vive les banquiers centraux et leurs habiles politiques monétaires ! L’ironie des keynésiens amateurs de planche à billets se fait plus mordante vis-à-vis des perdants de l’or.

Nous connaissons cette situation de mort de l’or. Le 3 octobre 2006, j’avais donné une conférence sur l’or au Palais Brongniart. Inutile de vous dire que je me suis faite étriper (par e-mail) quelques jours plus tard alors que l’or touchait son point bas. Idem en 2008.

Déluge de lamentations : "Vous nous aviez dit que l’or allait empêcher que le grand krach nous croque !" . Inutile de vous préciser qu’au sommet de 2011 personne ne me félicitait. Avant de plonger dans le vif du sujet, regardez le graphique ci-dessus ; je vous invite à le garder à l’esprit pour la suite.

Cela fait donc maintenant plus de 93 semaines que l’or est mort. Est-ce grave docteur ? Non. Les problèmes ne sont toujours pas résolus même si le consensus pense qu’ils le sont. Les problèmes sont les mauvaises dettes dont la majorité ne pourra jamais être remboursée. Il faudra les dissoudre dans l’inflation et/ou faire défaut. Tant que les mauvaises dettes sont là, vous devez conserver votre or et vous devez en acquérir pour surmonter l’éclatement de la bulle du crédit. Il n’y a pas encore de bulle de l’or, en revanche, il y a bien une bulle du crédit.

Voilà pourquoi l’or n’est pas mort

L’or est monté sur des anticipations d’inflation... or celle-ci ne se matérialise pas encore - sauf dans les actifs financiers. L’or peut encore baisser puisque les attentes du marché se focalisent sur l’inflation des prix. Mais en attendant, le stock de dette grossit et une faible hausse des taux conduirait à des défauts en chaîne, qui eux-mêmes conduiraient à l’anéantissement des monnaies dans lesquelles sont libellées ces dettes.

Nous assistons à deux tentatives récentes de fin d’impression monétaire : l’une aux Etats-Unis, l’autre au Royaume-Uni. Malgré une réduction du nombre de ses fonctionnaires de 650 000 personnes depuis le début de la crise et une baisse des salaires de 10%, l’activité économique britannique reste anémique et la Banque d’Angleterre - confrontée à une "croissance sans emploi" - ne peut interrompre la planche à billets. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, à chaque discours laissant penser qu’il pourrait y avoir moins de création monétaire, les rendements des obligations commencent à se tendre de façon inquiétante.

L’impression monétaire ne peut plus être arrêtée, le mauvais génie est sorti de la lampe et l’inflation ne sera pas tendre. Lorsque les tensions obligataires se sont fait jour aux Etats-Unis, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Italie ont suivi - ainsi que la France dans une moindre mesure. Voilà pourquoi il vous faut de l'or. Mais ne vous trompez pas d’or, il vous faut de l’or physique – pas de l’or papier confié à l’industrie financière !

[Pour en savoir plus sur le marché de l'or et lire plus d'analyses de Simone Wapler, c'est par ici]

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